Cameroun : les missions assignées à Harouna Bako à la Sonara




Restructuration de l’entreprise, reconstruction de la raffinerie, reprise des approvisionnements en pétrole brut, parmi les missions du directeur général de la Société nationale de raffinage du Cameroun

 

Le successeur de Jean Paul Simo Njonou à la tête de la Société nationale de raffinage du Cameroun (Sonara) a reçu trois missions principales du ministre de l’Eau et de l’Energie, Gaston Eloundou Essomba, de source officielle. 

Harouna Bako (photo) doit veiller notamment à “tout mettre en oeuvre pour accélérer le processus de reconstruction” de l’usine afin de raffiner le pétrole produit localement; restructurer l’entreprise (qui figure parmi les structures publiques les plus endettées du Cameroun); assurer “la reprise des approvisionnements du marché national en produits pétroliers à travers les opérations d’importation au même titre que tous les autres importateurs”. 

Pour rappel, la Société nationale de raffinage du Cameroun (Sonara), dont l’unité de production est à l’arrêt depuis l’incendie survenue en mai 2019 sur son site principal à Limbe (Sud-Ouest), a un nouveau directeur général depuis le 9 février 2024, en la personne du magistrat Harouna Bako (61 ans en septembre 2024). 

Ex-directeur général de Cotco (juillet 2023 – février 2024) et ancien directeur général adjoint du Port autonome de Kribi, Harouna Bako a aussi comme principal défi de suivre la difficile modernisation de l’unique raffinerie du Cameroun, créée par décret présidentiel le 24 mars 1973 et inaugurée le 16 mars 1981.

La modernisation de l’unique raffinerie de produits pétroliers du Cameroun, lancée en 2010, avait été envisagée en deux phases. La première devait permettre de renouveler les équipements et l’outil de production et d’augmenter la capacité de raffinage de 2,1 à 3,5 millions de tonnes. La deuxième phase devait consister en l’installation d’un système d’hydrocraquage pour raffiner les pétroles bruts lourds produits au Cameroun. Jusqu’au moment de l’incendie en mai 2019, la raffinerie achetait essentiellement du brut léger qu’elle transformait afin d’approvisionner le marché national et régional dans divers produits pétroliers (butane, super, fuel oil, pétrole lampant, carburéacteur). 

Le budget initialement prévu pour les deux phases était d’environ 500 milliards de FCFA. Seulement, la connexion des unités de la phase 1, qui devait être faite en 2013, a connu de nombreux reports. Après avoir mobilisé plus de 300 milliards de FCFA, elle a officiellement eu lieu fin novembre 2018, selon une annonce faite à cette époque par celui qui dirigeait alors la Sonara, Ibrahim Talba Malla (DG de 2013 à 2019). Un audit sollicité par Jean Paul Simo Njonou en mai 2020 avait révélé qu’à la fin de la phase 1, la capacité de raffinage n’avait pas changé, la raffinerie produisant toujours 2,1 millions de tonnes par an au lieu des 3,5 millions de tonnes attendues. L’incendie survenue en mai 2019 a mis à l’arrêt même le raffinage du brut léger importé. 

Pour soutenir la réhabilitation de la Sonara, le gouvernement a introduit en 2020 une ligne de soutien de 47,88 F CFA (0,073 euro) dans la structure des prix des produits pétroliers, mécanisme administré par la Caisse de stabilisation des prix des hydrocarbures (CSPH).

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