Permettre à l’hydroélectricité et l’éolien en Afrique de bénéficier d’initiatives comme Scaling Solar




Si les promoteurs de centrales solaires peuvent faire recours à Scaling Solar pour accéder à des services et financements préférentiels, il serait intéressant, de la part de bailleurs de fonds comme la Banque mondiale, de mettre aussi en place des programmes incitatifs pour le développement de l’éolien et l’hydroélectricité

 

 

Depuis janvier 2015, la Banque mondiale met en œuvre l’initiative Scaling Solar, pour permettre le développement de centrales solaires à moindre coût dans les pays en développement. Elle se présente sous forme d’un guichet offrant une palette de services: assistance technique, documentation standardisée, financements pré-approuvés, instruments d’assurance et de garantie aux promoteurs de projets.

Energie renouvelable, le solaire est en effet l’une des solutions à la décarbonisation de la planète et la lutte contre les émissions de gaz à effet de serre (GES); les centrales thermiques étant alimentées par des produits pétroliers issus d’énergies fossiles accusées d’être responsables de plus de 70% des émissions de GES.

Scaling Solar, mise en œuvre par la Société financière internationale (IFC), est une initiative louable. Elle a déjà permis à certains pays africains (Côte d’Ivoire, Zambie, Madagascar, Togo, Ethiopie…) d’ajouter de nouvelles capacités d’énergie à leur réseau électrique.

Mais le solaire n’est pas l’unique ressource du continent qui pourrait bénéficier de Scaling Solar. Il y a l’hydroélectricité, énergie renouvelable également, disponible en quantité mais largement sous exploitée. Pour illustration, la Banque mondiale évalue le potentiel hydroélectrique en Afrique subsaharienne (48 des 54 Etats du continent) à 2 836 gigawatts (GW) avec 90% de ce potentiel encore inexploité. L’hydroélectricité a l’avantage d’être une énergie disponible en continu; contrairement au solaire, qui a la caractéristique d’être une énergie intermittente. Toutefois, des technologies de stockage évoluent de ce côté.

A côté de l’hydroélectricité, il y a aussi l’éolien, qui représente avec le solaire les deux énergies renouvelables à la plus forte croissance. Une étude diffusée par l’IFC fin septembre 2019 évalue le potentiel éolien terrestre total en Afrique à 59 000 GW, soit plus de 90 fois la capacité installée dans le monde (650 GW) mais ce potentiel est également largement inexploité. Le continent pourrait assurer annuellement, d’après l’IFC, juste à partir de l’éolien onshore, 180 000 térawattheures (TWh), soit assez pour satisfaire 257 fois la demande totale d’électricité sur le continent africain (700 TWh par an). 

Si les promoteurs de centrales solaires peuvent faire recours à Scaling Solar pour accéder à des services et financements préférentiels, il serait intéressant, de la part de bailleurs de fonds comme la Banque mondiale et d’autres structures internationales œuvrant dans la promotion des énergies renouvelables, de mettre aussi en place des programmes incitatifs pour le développement de l’éolien et l’hydroélectricité, surtout pour les pays africains qui présentent pour la plupart de nombreux risques.

Au niveau national, les gouvernements doivent bien sûr étudier la pertinence de telle ou telle énergie par rapport à leurs besoins, en s’attachant aux bonnes pratiques environnementales et sociales, à des mécanismes pour sécuriser les investisseurs (transparence dans les appels d’offres par exemple), et à la définition de politiques énergétiques avec des objectifs bien précis.

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