L’objectif du gouvernement, à l’horizon 2030, est de produire 7 900 GWh par rapport aux 1 500 GWh produits actuellement. Diversifier le bouquet énergétique en tirant profit de l’ensoleillement dans certaines régions
À Madagascar, seuls 15 % de la population a accès à l’électricité. En 2017, le pays ne possédait qu’une capacité installée de production de 570 MW, essentiellement thermique (60%) et hydroélectrique (40%). Mais dans les faits, 60% de cette énergie est réellement disponible, à cause de la maintenance insuffisante des centrales
D’ici à 2030, le gouvernement compte fournir l’électricité à 70% de la population. Pour cela, l’île a besoin de produire 7900 GWh par rapport aux 1 500 GWh produits actuellement, relève le ministre malgache de l’Energie et des Hydrocarbures, Lantoniaina Rasoloelison.
Le mix énergétique devrait être composé à cet horizon de 80% de ressources renouvelables.
Avec toutes ses régions bénéficiant de plus de 2 800 heures d’ensoleillement annuel, le pays d’Afrique de l’Est peut tirer profit du solaire, qui pourrait représenter une capacité de 2 000 kWh/m²/an.
Pour augmenter la capacité de production et réduire les pertes énergétiques tout en améliorant la gouvernance du secteur et les performances de la Compagnie nationale d’eau et d’électricité de Madagascar (Jirama), l’Etat a mis en place le Projet d’amélioration de la gouvernance et des opérations dans le secteur de l’électricité (PAGOSE).
La Banque mondiale a apporté un appui financier de 65 millions de dollars à l’initiative en mars 2016 et un autre financement additionnel de 40 millions de dollars en juin 2018.
Par ailleurs, la Société financière internationale (IFC) du Groupe de la Banque mondiale, à travers l’initiative Scaling Solar, travaille avec le gouvernement malgache depuis mars 2016 pour concevoir une centrale solaire d’environ 25 MW; connectée au réseau de la capitale Antananarivo.
En octobre 2017, le gouvernement malgache a invité les investisseurs privés à participer à une procédure de pré-qualification en vue de sélectionner les candidats potentiels possédant l’expérience, l’expertise et les ressources financières requises pour réaliser le projet dans les meilleurs délais.
En février 2018, six entreprises et groupements ont été retenus pour participer à l’appel d’offres et pourront disposer des études de faisabilité fournies par l’IFC pour développer leur offre technique et rechercher de partenaires financiers. Cette dernière étape sera également facilitée par les garanties d’investissement et les outils de rehaussement de crédit octroyés par la Banque mondiale et par l’Agence multilatérale de garantie des investissement (MIGA), qui offre certaines protections, notamment contre les risques non commerciaux (politiques, de conflits d’expropriation etc.).