Cameroun : la Sonara à la peine pour assumer 80% des importations de produits pétroliers




L’octroi de ce quota avait été décidé par le gouvernement pour aider l’entreprise publique à rester en activité après l’arrêt de l’activité de raffinage. Des difficultés d’accès aux financements se posent cependant

 

Depuis la fin de l’exercice 2019, la Société nationale de raffinage du Cameroun (Sonara) a obtenu “la couverture de 80% des importations des produits pétroliers, le reste des 20% étant réservé aux marketers”, note la Commission technique de réhabilitation des entreprises du secteur public et parapublic (CTR) dans son rapport 2020 sur la situation de ces structures.

A la suite du sinistre survenu à l’unique raffinerie de pétrole du Cameroun en mai 2019 entraînant l’arrêt de l’activité de raffinage, la Sonara avait souhaité obtenir les autorisations d’importation pour gérer la totalité de la demande nationale en produits pétroliers ou à défaut 80% de cette dernière. La mesure devait permettre à l’entreprise publique camerounaise la plus endettée de se maintenir en activité et de continuer à honorer ses engagements. Approuvée par le gouvernement, elle est cependant difficilement assumée par la Sonara.

“Sur un volume de 1 905 201 m3 de produits pétroliers mis à la consommation sur le marché national au cours de l’exercice [2020], la Sonara n’a réalisé que 34% du volume, soit 638 332 m3”, étaye la structure du ministère des Finances.

Le chiffre d’affaires de la Sonara a chuté de 70,87% pour se situer à 153,98 milliards de F CFA en 2020, contre 528,74 milliards de F CFA l’exercice précédent. 

“Cette contre-performance est due aux difficultés rencontrées par la Sonara pour mobiliser les financements nécessaires à la réalisation de son programme d’importation, soit 80% des parts de marché national conformément aux instructions du président de la République”, relève le rapport. 

Les produits pétroliers consommés au Cameroun sont achetés et acheminés dans les eaux camerounaises par des sociétés internationales de trading avant leur livraison aux importateurs locaux dont la Sonara. 

Pour aider la Société à assumer ses importations, le gouvernement a été amené, en 2020 et en 2021, à contracter des prêts auprès d’institutions internationales comme la Société internationale islamique de financement du commerce (ITFC). 

Des démarches sont cependant menées pour permettre à l’entreprise de mobiliser ces ressources auprès des banques locales. En octobre 2021, une convention de restructuration de sa dette bancaire (de 284 milliards de F CFA à cette période) avait été signée dans ce cadre pour rééchelonner les dettes échues et impayées à long terme de l’entreprise à des “conditions financières plus favorables”. Objectif: permettre à la Sonara d’accéder à des crédits bancaires pour couvrir ses besoins liés à l’importation des produits pétroliers, activité principale qu’elle mène actuellement. 

Par ailleurs, pour soutenir la réhabilitation de la Sonara, le gouvernement a introduit en 2020 une ligne de soutien de 47,88 F CFA (0,073 euro) dans la structure des prix des produits pétroliers, mécanisme administré par la Caisse de stabilisation des prix des hydrocarbures (CSPH). Les ressources collectées via cette ligne sont logées dans un compte ouvert à la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC).

Reaction(s) :

  1. À quand le démarrage des travaux de réhabilitation de la sonara pour résorber ce problème d’importation des produits pétroliers afin de satisfaire la demande nationale ?

  2. Quand est-ce la sonara va reprendre ses activités traditionnelles ( raffinage du pétrole brut) et à quel niveau se trouvent les travaux de son extension ?

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