Les deux projets en cours permettront, une fois achevés, d’améliorer la fourniture d’énergie dans la plus grande région du Cameroun, qui dépend actuellement et de façon exclusive de centrales thermiques
La société concessionnaire du service public de la distribution de l’électricité au Cameroun “suit avec intérêt” l’exécution de certains projets menés à l’Est, “dont l’impact attendu sur la qualité de service dans la région est grand”, souligne Eneo dans son récent bulletin d’information, transmis à Energies Media le 01er octobre.
“Il s’agit notamment des projets de construction d’une usine de pied à Lom Pangar (EDC) et de la construction d’une interconnexion entre le Réseau interconnecté Sud et le Réseau interconnecté Est (Sonatrel)”, précise la société.
L’Est, plus grande région du Cameroun de par sa superficie (109 002 km2), est alimentée en électricité depuis l’indépendance du pays avec des centrales thermiques isolées, malgré une dynamique activité industrielle (forêts, mines). Le carburant (gasoil) de ces centrales thermiques – que ce soit celles exploitées par le concessionnaire de la distribution de l’électricité Eneo ou celles exploitées par les usines et les particuliers – est plus coûteux que l’énergie hydroélectrique que le Cameroun s’attèle à développer à partir de ses divers bassins, dont la Sanaga qui concentre plus de la moitié de la puissance équipable du Cameroun.
Pour la liaison du Réseau interconnecté Sud (RIS) au Réseau interconnecté Est (RIE), le gouvernement camerounais a obtenu des financements indiens pour la mise en œuvre du projet, qui consiste en une ligne de transport d’électricité et d’ouvrages associés entre Yaoundé et Abong Mbang. Cette ligne vise à permettre à une partie de la région de l’Est de bénéficier de l’énergie des nombreux barrages hydroélectriques en cours de développement au Cameroun initialement pour le RIS (qui dessert en électricité les régions du Centre, Sud, Littoral, Ouest, Sud-Ouest et Nord-Ouest). La livraison de la ligne, qui était initialement prévue en décembre 2021, est actuellement envisagée vers février 2022.
En ce qui concerne l’usine de pied de Lom Pangar, elle a vocation à fournir 30 MW pour électrifier un total de 150 localités réparties à travers plusieurs axes: Bertoua – Deng Deng, Bertoua – Yangamo, Belabo – Goyoum, Abong Mbang – Lomié, Abong Mbang – Messaména, Batouri – Ngoura, Batouri – Mbang, bretelle de Kanyol, Batouri – Gari Gombo, Ngoura – Ndanko, Dem – Ketté. Le site du projet est situé à environ 120 km au nord de la ville de Bertoua (chef-lieu de la région de l’Est), non loin du village Deng-Deng, dans le département du Lom-et-Djérem. Plusieurs fois reportée, la livraison de l’usine hydroélectrique n’est pas attendue avant 2022. La mise en service de la première des quatre turbines de 7,5 MW de puissance unitaire est actuellement envisagée entre décembre 2021 et le premier trimestre 2022.
En attendant l’achèvement de ces deux principaux projets à l’Est, Eneo dit procéder à une “maintenance accrue des groupes [électrogènes] et le remplacement du plus vieux par du neuf”, ainsi que le nettoyage des lignes de distribution envahies par la végétation et le remplacement des poteaux vétustes.
D’après des données du ministère de l’Eau et de l’Energie, le productible actuellement installé dans la région de l’Est “ne dépasse pas 15 MW” pour une demande potentielle de 30 MW dans le chef-lieu Bertoua et ses environs.