Le contrat a été signé entre la compagnie nationale de pétrole du Nigéria NNPC, l’anglo-néerlandais Shell, l’américain ExxonMobil, le français Total et l’italien Eni, ouvrant la voie à 10 milliards de dollars d’investissements
Le Nigeria a signé cette semaine un contrat de partage de production avec les principales compagnies pétrolières, après deux ans de bras de fer, ouvrant la voie à des investissements à hauteur de 10 milliards de dollars.
Shell, ExxonMobil, Total, Eni et la compagnie pétrolière nationale du Nigéria NNPC, partenaires de la licence d’exploitation OML 118, qui abrite le champ offshore Bonga, ont signé le 25 mai un nouvel accord de partage de production pour 20 ans après deux ans de mésentente avec le gouvernement. « Cet accord marque un tournant important dans l’exploitation des opérations offshore au Nigeria », indiquait la Nigeria National Petroleum Commission (NNPC), sur Twitter. « Plus de 10 milliards de dollars d’investissements vont pouvoir être engagés grâce à ce développement », se félicite la compagnie publique pétrolière.
Fin novembre, le Nigeria avait adopté une nouvelle législation pour imposer un meilleur partage des ressources avec les majors internationales. Cette mesure, qualifiée de « moment décisif » par le chef de l’État Muhammadu Buhari, devait entre autres, imposer une taxe forfaitaire de 10% sur les champs en mer et de 7,5% sur les champs onshore (contre 5% auparavant) dans un contexte de baisse des investissements.
L’extraction dans des bassins offshore, notamment en eaux profondes, est toutefois extrêmement coûteuse et les majors avaient ainsi exigé une renégociation de leurs conditions financières, pour lancer la seconde phase de développement de Bonga. Le bloc OML 118, à 120 km des côtes nigérianes, abrite le champ Bonga qui a actuellement une production de 150 000 barils par jour, et pourrait passer à 225 000 barils jour. Mele Kyari, à la tête de la NNPC, a déclaré dans un discours qu’il se réjouissait que cet accord montre « une opportunité pour les investisseurs de voir que le pays leur est ouvert ».
Pour répondre les défis liés à l’attraction des investissements et maximiser les revenus pétroliers, le gouvernement nigérian travaille depuis une quinzaine d’année sur une nouvelle loi pour encadrer le secteur, sans qu’elle n’ait jamais été votée.
Le Nigeria, premier producteur d’or noir sur le continent africain, est membre de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep).