La réouverture ne concerne pour l’instant que l’exploitation des hydrocarbures stockés pour faire marcher les centrales électriques et « préserver les infrastructures, les réservoirs et pipelines », selon le général Naji al-Moghrabi, chef des Gardes des installations pétrolières (GIP), milice rebelle basée dans l’est de la Libye
Des groupes fidèles au maréchal Khalifa Haftar, ont annoncé, le 18 août dernier, la levée du blocus imposé sur les champs et terminaux pétroliers depuis des mois, qui va permettre d’approvisionner les centrales électriques, selon un responsable militaire pro-Haftar.
La réouverture des champs et des ports « permettra d’utiliser le brut stocké dans les terminaux pétroliers pour approvisionner les centrales électriques en gaz et soulager les citoyens » qui souffrent de longues coupures de courant, a annoncé le général Naji al-Moghrabi, chef des Gardes des installations pétrolières (GIP) – milice rebelle – dans l’est du pays.
Elle vise aussi à « préserver les infrastructures, les réservoirs et pipelines », a-t-il affirmé.
Cette décision a été prise sur ordre du général Khalifa Haftar, le dirigeant de l’ANL, après avoir rencontré des responsables du gouvernement de l’est, a-t-il ajouté.
Les pannes d’électricité fréquentes dans les centrales électriques en raison d’un manque d’approvisionnement en carburant constituent une raison supplémentaire de rouvrir les ports, a commenté M. al-Moghrabi.
« Pas d’objection à la réouverture des ports pétroliers », a déclaré le général al-Moghrabi dans une vidéo diffusée par des médias libyens et sur les réseaux sociaux.
Le 17 janvier, des groupes soutenus par les GIP qui ont fait allégeance au camp Haftar, ont bloqué les champs et les ports pétroliers les plus importants du pays, pour réclamer, selon eux, une répartition équitable des revenus pétrolier, gérés par la Compagnie nationale de pétrole (NOC) et la Banque centrale, basées à Tripoli.
La NOC a appelé à maintes reprises à la démilitarisation de ses infrastructures. Entre le 17 janvier et le 12 août, le blocus avait déjà fait officiellement perdre à la NOC des revenus estimés à plus de 8,2 milliards de dollars.
Minée par les violences et les luttes de pouvoir depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi, tué en 2011, la Libye dispose des réserves de pétrole les plus abondantes d’Afrique et dépend quasi entièrement de cette manne pour son économie, très fragilisée.
Mais depuis 2015, le pays est déchiré par un conflit entre deux pouvoirs rivaux: le Gouvernement d’union nationale (GNA), reconnu par l’ONU et basé à Tripoli, et le maréchal Haftar, qui règne sur l’Est et une partie du Sud.