Algérie: le chef de l’Etat veut voir les recettes générées par les hydrocarbures passer de 98 à 80% d’ici fin 2021




Selon Abdelmadjid Tebboune, il est nécessaire pour le pays de se diversifier et « d’augmenter les exportations hors hydrocarbures à cinq milliards de dollars d’ici fin 2021, contre 2 milliards actuellement »

 

 

L’Algérie souhaite diversifier rapidement ses exportations afin de réduire sa dépendance aux ventes d’hydrocarbures, qui génèrent la quasi totalité de ses recettes en devises étrangères, a déclaré le 18 août dernier le président Abdelmadjid Tebboune (photo).

Le chef de l’Etat veut ainsi abaisser, d’ici fin 2021, de 98% à 80% la part des recettes engrangées par le pays grâce à ses exportations d’hydrocarbures.

L’économie algérienne est frappée par le double choc de la chute des prix du pétrole et de la pandémie de nouveau coronavirus.

M. Tebboune a estimé lors d’une rencontre sur la relance économique que « la dépendance quasi totale de l’économie nationale à la rente pétrolière (était) fatale pour l’intelligence et l’esprit d’initiative ».

Selon lui, il est nécessaire « d’augmenter les exportations hors hydrocarbures à cinq milliards de dollars (4,2 milliards d’euros, NDLR) d’ici fin 2021, contre 2 milliards actuellement ».

Devant plus de 700 entrepreneurs, syndicalistes et experts, le président a indiqué que les réserves en devises étrangères ne cessaient de diminuer pour ne plus représenter que « 57 milliards de dollars ». Elles atteignaient 300 milliards de dollars il y a encore quelques années.

Les entrées de devises étrangères en Algérie, pays membre de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), ont chuté de près de moitié ces cinq dernières années.

Selon le ministre de l’Energie Abdelmadjid Attar, « les recettes de l’Algérie issues de ses exportations d’hydrocarbures atteindront 24 milliards de dollars fin 2020 si les prix se stabilisent autour de 40 dollars le baril ».

Ecartant l’éventualité d’une nouvelle chute importante des cours, il s’attend à ce qu’ils oscillent « autour des 55 dollars en 2021 ». Son optimisme s’appuie sur le fait que « l’économie mondiale va se redresser et aura besoin de pétrole et de gaz ».

Interdiction de faire des importations d’essence dès 2021

En parallèle d’une hausse et d’une diversification des exportations, le président algérien souhaite réduire les importations de produits et de services.

Il sera « formellement interdit » d’importer du carburant à partir de 2021, a-t-il annoncé.

Selon M. Attar, cette interdiction concernera l’essence mais « l’importation de fioul se poursuivra probablement l’année prochaine ».

L’Algérie consomme près de 14 millions de tonnes de carburant dont deux millions sont importées, principalement du fioul.

Le plan de relance économique prévoit des disponibilités bancaires de l’ordre de 1 900 milliards de dinars (14 milliards de dollars) pour financer les investissements, a déclaré M. Tebboune, évoquant la possibilité d’y ajouter « 10 milliards de dollars (provenant) des réserves de change pour encourager les investisseurs ».

Des investisseurs qui bénéficieront « d’avantages fiscaux » pour chaque emploi créé.

Pour le président de la Confédération algérienne du patronat citoyen Sami Agli, « ce type de décisions démontre que priorité est désormais donnée aux entreprises ».

« Nous avions besoin de cette confiance, surtout la confiance des banques », a-t-il précisé à l’AFP, qualifiant d’« énorme » le montant alloué. « Nous devons commencer à travailler car le temps n’est pas en notre faveur ».

Selon des prévisions du Fonds monétaire international, l’Algérie devrait connaître en 2020 une récession (-5,2%) ainsi qu’un déficit budgétaire parmi les plus élevés de la région.

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