Cameroun/Importation de carburants : la présidence de la République veut mettre fin aux appels d’offres réservés aux négociants internationaux




La présidence de la République veut permettre aux marketers locaux de s’approvisionner directement auprès de fournisseurs de leurs choix tout en respectant les prix homologués pour la commercialisation de carburants dans les stations-service

 

Le ministre de l’Eau et de l’Energie du Cameroun, Gaston Eloundou Essomba, a été invité par le secrétaire général de la présidence de la République du Cameroun (SGPR), Ferdinand Ngoh Ngoh, à libéraliser l’importation des produits pétroliers, après une pénurie de carburants vivement ressentie entre le 15 novembre et le 13 décembre dans plusieurs villes dont les capitales économique et politique. Le Minee avait justifié ces pénuries par des retards dans les approvisionnements attendus de navires de négociants de matières premières du fait de conditions météorologiques. 

Les “instructions” du président de la République, transmises au Minee, sont contenues dans une lettre du SGPR, relayée par des médias sociaux le 14 décembre.

Dans la lettre, le SGPR demande spécifiquement, entre autres, au ministre de l’Energie de permettre aux marketers locaux d’acquérir les produits pétroliers directement auprès de fournisseurs de leur choix tout en respectant les prix homologués lors de la vente dans les stations-service; de réhabiliter la Caisse de stabilisation des prix des hydrocarbures (CSPH) “dans la fonction de pilotage du processus d’attribution des quotas aux importateurs majeurs du secteur, présentant les profils techniques et financiers leur permettant de procéder immédiatement aux importations.”

Avant un incendie en son sein, le 31 mai 2019, la Société nationale de raffinage du Cameroun (Sonara), située à Limbé (Sud-Ouest), à travers le brut léger qu’elle achetait/importait et raffinait, permettait d’approvisionner le marché national camerounais et régional dans divers produits pétroliers.

En 2020, le gouvernement avait pris l’option de mettre en concurrence des traders pour l’importation des produits pétroliers au Cameroun, une mesure qui permettait d’après le Minee de réaliser des économies budgétaires de l’ordre de 7 à 10 milliards de FCFA par mois. 

Le processus consistait jusqu’à présent à lancer des appels d’offres pour des négociants internationaux de matières premières avec des quotas spécifiques sur les carburants à livrer. Les traders retenus avaient ensuite la charge de ravitailler les importateurs locaux. 

D’après le ministère de l’Eau et de l’Energie, les offres des traders étaient examinées par un Comité spécial comprenant le ministère des Finances (Minfi), le ministère du Commerce (Mincommerce), le ministère des Transports (Mint), la Caisse de stabilisation des prix des hydrocarbures (CSPH) et la Commission nationale anti-corruption (Conac) à titre d’observateur.

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