La Société camerounaise des dépôts pétroliers saisie pour fournir le carburant des centrales thermiques en vue de reprendre les approvisionnements réguliers, suspendus depuis le 26 septembre. Il pourrait toutefois s’agir d’accalmie, en l’absence d’importantes ressources financières attendues par Eneo auprès de l’Etat
Le ministère camerounais de l’Eau et de l’Energie (Minee) a réagi à la suite de la décision prise, dès le 26 septembre, par le distributeur d’électricité Eneo de rationner l’électricité dans les trois régions du nord (Adamaoua, Nord, Extrême-Nord) en l’absence de moyens financiers pour assurer l’approvisionnement en carburant des centrales thermiques.
Le Minee a indiqué, dans la presse publique ce 30 septembre, que des “directives” ont été données, notamment à la Société camerounaise des dépôts pétroliers (SCDP), pour fournir le combustible des centrales thermiques au concessionnaire du service public de la distribution de l’électricité.
Eneo a confirmé à Énergies Media cette mesure, qui ne lève pas toutefois le risque d’une reprise des rationnements d’électricité dans le septentrion.
En l’absence d’une meilleure pluviométrie pour augmenter l’eau de la retenue du barrage de Lagdo, il y a une préoccupation à Eneo sur les “quantités” de carburant fournies par la SCDP par rapport aux besoins dans les centrales thermiques (environ 30 MW à Garoua, 12 MW à Ngaoundéré, 10 MW à Maroua).
Ensuite, le règlement régulier par l’Etat du “milliard de F CFA” [environ 1,5 million d’euros NDLR] attendu par semaine à Eneo pour payer le carburant des centrales. Sur ce point, la société déplore, depuis plusieurs mois, l’irrégularité du paiement de cette somme et le fait qu’elle arrive parfois divisée par deux et plus.
Enfin, et Eneo présente ce point comme crucial: le règlement des impayés des institutions publiques. En juin dernier, lors d’un échange avec les députés membres de la commission de la Production et des Échanges de l’Assemblée nationale, le directeur général Eric Mansuy avait indiqué que l’ensemble des dettes dues par les entreprises et établissements à capital public au 31 mai 2021, en ce qui concerne leur consommation d’électricité, s’élevait à 44,524 milliards de F CFA (environ 68,2 millions d’euros).