Pour Mohammad Sanusi Barkindo, la Déclaration de coopération actuellement en vigueur entre 24 pays membres et non-membres du cartel pétrolier est une “dynamique de court terme”. “L’industrie pétrolière est une industrie à cycle long”
Le secrétaire général de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) a invité, le 14 février 2018 à Riyadh (Arabie Saoudite), les pays producteurs de pétrole à envisager une perspective de coopération à long terme.
La Déclaration de coopération à laquelle sont parties prenantes 24 pays (Les 14 membres de l’OPEP et 10 non-membres) depuis fin 2016 est une “dynamique à court terme”, a décrit Mohammad Sanusi Barkindo (photo, 2e à l’avant à partir de la gauche) à la 8e édition du symposium AIE-IEF-OPEP sur les perspectives énergétiques (8th IEA-IEF-OPEC Symposium on Energy Outlooks).
“Ne négligeons pas l’importance du maintien d’une perspective à long terme”, a-t-il conseillé.
L’industrie pétrolière est une “industrie à cycle long et dépend par conséquent d’investissements à long terme dans la recherche, le développement, l’exploration et la production pour assurer son avenir”.
“Le ralentissement du marché intervenu mi-2014 a impacté les budgets de l’industrie pétrolière. Les dépenses d’exploration et de production ont chuté de 27% en 2015 et 2016. Dans l’ensemble près de 1 000 milliards de dollars ont été gelés ou abandonnés”, précise le SG de l’OPEP.
Pour maintenir les niveaux de production actuels, avec un consensus sur le taux de déclin naturel des champs qui se situe autour de 05% par an, l’industrie pourrait avoir à ajouter “plus de 4 mb/j chaque année”.
“Tous les acteurs bénéficieront d’une stabilité durable du marché mondial du pétrole […] La base de l’investissement et de la croissance ne viendra que d’une stabilité durable du marché”, réitère Mohammad Sanusi Barkindo.
A long terme, à l’horizon 2040, la demande mondiale de pétrole devrait s’installer à 111,1 mbj, d’après d’après le rapport prospectif du marché du pétrole 2017 (World Oil Outlook 2017) publié en novembre 2017 par l’Opep.
Le secteur aura besoin de 10,5 billions de dollars (10 500 milliards) d’investissements à l’horizon 2040, évalue le rapport.
La croissance de la demande mondiale de pétrole est passée de 1,3 million mb/j en 2017 à 1,6 mb/j en 2018, selon les données présentées à Riyadh par le SG de l’Opep.
Déclaration de coopération
D’après l’AFP, le ministre de l’Energie des Emirats arabes unis, Souhail al-Mazrouei, dont le pays assure actuellement la présidence en exercice de l’OPEP, a assuré le 15 février 2018, dans le journal local The National, que l’objectif de son gouvernement était d’élaborer « un projet de charte » d’ici à la fin de l’année en cours; confirmant ainsi l’ambition de l’OPEP d’amener tous ses partenaires à un consensus sur une période plus importante que l’actuelle Déclaration de coopération.
En décembre 2016, les 14 pays membres de l’OPEP et 10 pays non-membres de l’organisation s’étaient accordés pour réduire collectivement leur production pétrolière de 1,8 millions de barils par jour afin d’alléger les excédents de stock et de stabiliser les marchés.
L’entente, baptisée “Déclaration de coopération”, concerne 24 pays, comptant pour quelque 60% de l’offre mondiale.
La Déclaration, entrée en vigueur le 1er janvier 2017, initialement pour une durée de six mois, avait été prolongée pour une durée de neuf mois supplémentaires dès le 1er juillet, lors de la deuxième réunion conjointe du Comité ministériel de suivi de l’accord des pays de l’OPEP et non-Opep (OPEC/Non-OPEC Joint Ministerial Monitoring Committee, JMMC) , tenue le 25 mai 2017.
Le 30 novembre 2017, l’OPEP et ses partenaires avaient convenu de prolonger l’accord durant toute l’année 2018.
L’objectif de cet accord était de stabiliser la demande, rééquilibrer le marché et faire remonter les cours du pétrole. Le prix du baril tourne désormais autour de 70 dollars contre 30 dollars début 2016.