Cette raffinerie serait à vocation régionale et disposerait d’une capacité de 5 millions de tonnes de produits pétroliers par an
Kribi, qui abrite un port en eau profonde – l’une des composantes prévues dans le complexe industrialo-portuaire de cette ville du Sud-Cameroun – est la ville choisie pour le projet de seconde raffinerie du Cameroun.
Dans le cadre des projets envisagés sur la décennie 2020 – 2030, les pouvoirs publics comptent en effet “conduire en partenariat avec le secteur privé un projet viable d’une nouvelle et grande raffinerie à vocation régionale à Kribi (d’une capacité de 5 millions tonnes/an)”, souligne le ministère de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire (Minepat) dans la Stratégie nationale de développement 2020-2030 (SND30) du Cameroun.
Sur la prochaine décennie, le gouvernement compte également “développer la pétrochimie [méthanol-carburant et oléfines (éthylène, propylène)]”.
La SND30, dont la présentation a été faite par le Minepat en novembre, prend le relais du Document de stratégie pour la Croissance et l’Emploi (DSCE), qui a guidé le gouvernement sur les 10 précédentes années et est arrivé à son terme le 31 décembre 2019.
Avec le projet de raffinerie de Kribi, le gouvernement ne compte pas toutefois abandonner la raffinerie exploitée par la Sonara à Limbé (Sud-Ouest), actuellement sinistrée du fait d’un incendie survenu dans ses installations depuis mai 2019. La restructuration de cette dernière et l’augmentation de ses capacités demeurent à l’ordre du jour dans la SND30.
La raffinerie de Limbe a été créée par décret présidentiel le 24 mars 1973 et inaugurée le 16 mars 1981. Un projet de modernisation, lancé en 2010, devait permettre dans sa première phase de renouveler les équipements et l’outil de production et d’augmenter la capacité de raffinage de 2,1 à 3,5 millions de tonnes. Au moment de l’arrêt de la raffinerie, après l’incendie du 31 mai 2019, la capacité de raffinage de la Sonara se situait à 2,1 millions de tonnes.
La réhabilitation de la Sonara est envisagée à un coût estimatif de 250 milliards de F CFA.