Libye: les terminaux pétroliers de Ras Lanouf et al-Sedra en fonctionnement




La force majeure a été levée sur les deux ports, permettant la reprise des exportations de brut à l’est du pays

 

 

La Compagnie nationale libyenne de pétrole (NOC) a annoncé, le 23 octobre dernier, la levée de l’état de force majeure, donnant le feu vert à la reprise des exportations de pétrole depuis deux des principaux terminaux de l’est du pays.

« L’état de force majeure est levé à compter du vendredi 23 octobre 2020 dans les ports de Ras Lanouf et al-Sedra« , deux des cinq ports pétroliers majeurs de la Libye. « Des instructions ont été données pour le redémarrage de la production (…) et des exportations », a annoncé la NOC sur son site internet.

La « force majeure », invoquée dans des circonstances exceptionnelles, permet une exonération de la responsabilité de la NOC en cas de non-respect des contrats de livraison de pétrole.

La déclaration est intervenue quelques heures après l’annonce par l’ONU à Genève d’un accord de cessez-le-feu « avec effet immédiat » entre les deux camps rivaux en Libye : le Gouvernement d’union nationale (GNA), reconnu par l’ONU et basé à Tripoli, et le camp du général Khalifa Haftar, homme fort de l’Est libyen. Cette rivalité avait entraîné une interruption des exportations pétrolières depuis janvier 2020 avec un blocus de ces sites pétroliers imposé par le maréchal Haftar qui, dénonçant une répartition inéquitable des recettes entre l’Ouest et l’Est, y avait placé des hommes armés dans cette région qu’il contrôle.

La NOC a indiqué avoir reçu la « confirmation que les forces étrangères ont quitté le secteur des ports ce qui permet (…) la reprise des exportations ». En septembre, le maréchal Haftar, qui a tenté sans succès pendant 14 mois de conquérir Tripoli, avait accepté de lever le blocus. Mais la NOC, qui a déploré près de 10 milliards de dollars (8,5 milliards d’euros) de pertes à cause du blocus, avait exigé le départ des groupes armés étrangers.

L’accord annoncé par l’ONU à Genève stipule que le cessez-le-feu sera « accompagné du départ de tous les mercenaires et combattants étrangers de tout le territoire libyen (…) dans un délai maximum de trois mois à partir d’aujourd’hui ».

Depuis le renversement du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye est minée par des violences et, depuis 2015, déchiré par un conflit entre le GNA et les forces du maréchal Khalifa Haftar qui règne sur l’Est et une partie du Sud, mais notamment les zones où se trouvent les principales installations pétrolières.

En Libye, qui dispose des réserves les plus abondantes d’Afrique, l’arrêt des exportations d’or noir, qui représentent quasiment l’unique source de revenus du pays, a plongé le pays dans une grave crise économique. « Le démarrage de la production sur les champs des compagnies al-Waha et al-Harouj (sud-est) permettra d’atteindre 800 000 barils par jour dans les deux prochaines semaines et dépasser un million de b/j dans un mois », a estimé la NOC le 23 octobre.

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