Libye: réouverture du champ pétrolier al-Feel




Bloqué pendant 10 mois, le champ est situé dans le bassin de Morzouq à 750 kilomètres au sud-ouest de Tripoli et est géré par la coentreprise Mellitah Oil & Gas (MOG), entre la NOC et le géant italien Eni

 

 

La Compagnie nationale libyenne de pétrole (NOC) a annoncé, le 26 octobre dernier, la levée de l’état de force majeure sur le dernier champ pétrolier bloqué, déclarant ainsi toutes les installations pétrolières opérationnelles trois jours après l’annonce d’un cessez-le-feu dans le pays.

Bloqué depuis dix mois, le champ al-Feel est situé dans le bassin de Morzouq à 750 kilomètres au sud-ouest de Tripoli et géré par la coentreprise Mellitah Oil & Gas (MOG), entre la NOC et le géant italien Eni. Quelque 70 000 barils y sont produits habituellement par jour.

« La fermeture de tous les champs et ports pétroliers libyens a pris fin », s’est félicité la NOC à cette occassion dans un communiqué.

La « force majeure », invoquée dans des circonstances exceptionnelles, permet une exonération de la responsabilité de la NOC en cas de non-respect des contrats de livraison.

« Des instructions ont été données à l’opérateur, Mellitah Oil Company, pour redémarrer la production sur le champ d’al-Feel », qui était le seul encore bloqué, afin de ramener progressivement la production de brut à ses niveaux normaux dans les prochains jours, a précisé la NOC.

Depuis le renversement du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye est minée par des violences et, depuis 2015, déchirée par un conflit entre le Gouvernement d’union nationale (GNA), reconnu par l’ONU et basé à Tripoli, et le camp du maréchal Khalifa Haftar, homme fort de l’Est libyen qui règne aussi sur une partie du Sud et contrôle les zones des principales installations pétrolières.

Quelques heures après l’annonce par l’ONU à Genève d’un accord de cessez-le-feu « avec effet immédiat » entre les deux camps rivaux, la NOC a annoncé la réouverture de deux ports majeurs, Ras Lanouf et al-Sedra, après avoir reçu la « confirmation que les forces étrangères avaient quitté » leur secteur.

Jusqu’en janvier, la production pétrolière libyenne atteignait 1,25 million de barils par jour. Elle avait drastiquement chuté lorsque le maréchal Haftar avait bloqué des sites et terminaux pétroliers, dénonçant une répartition inéquitable des recettes entre l’Ouest et l’Est.

En septembre, le maréchal Haftar, qui a tenté sans succès pendant 14 mois de conquérir Tripoli, avait accepté de lever le blocus mais la NOC, qui a déploré près de 10 milliards de dollars (8,5 milliards d’euros) de pertes, avait exigé le départ des groupes armés étrangers placés sur les sites par M. Haftar.

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