Le groupe anglo-néerlandais Shell passible de « poursuites pénales » aux Pays-Bas pour une affaire de corruption au Nigéria




Le parquet néerlandais a déclaré vendredi, 1er mars, qu’il s’apprêtait à inculper le groupe pétrolier pour des faits de corruption lors de l’acquisition, en 2011, d’une licence d’exploration du bloc pétrolier offshore OPL-245 au Nigeria

 

Le ministère public néerlandais a déclaré vendredi, 01er mars, qu’il s’apprêtait à inculper le géant pétrolier anglo-néerlandais Shell pour des faits sanctionnés pénalement dans une affaire de corruption présumée en 2011 sur les droits d’exploitation d’un gisement pétrolier au Nigéria.

« Sur la base des investigations encore en cours, le parquet a conclu que des faits passibles de poursuites pénales ont été commis », a déclaré à l’AFP Valentine Hoen, porte-parole du ministère public néerlandais. « Le ministère public néerlandais nous a informés que son enquête était sur le point de se terminer et qu’il se préparait à engager des poursuites », a indiqué le géant pétrolier dans un communiqué.

Shell est visé par des « accusations criminelles liées directement ou indirectement au règlement en 2011 des différends relatifs au permis de prospection pétrolière (…) au Nigeria », a poursuivi le groupe. Le ministère public néerlandais a indiqué qu’il attendait d’avoir bouclé les investigations avant de communiquer les faits qui seront poursuivis. « S’ensuivra alors soit un accord entre les parties sur une transaction financière, soit un procès », a précisé Mme. Hoen.

Cette affaire fait déjà l’objet d’un procès ouvert au printemps à Milan, en Italie, dans lequel le Nigeria est partie civile. Shell y est jugé aux côtés du géant pétrolier et gazier italien Eni. Tous deux ont toujours démenti toute faute. Une juge de Milan a prononcé en septembre les deux premières condamnations dans ce dossier de corruption présumée, infligeant quatre ans de prison à deux personnes considérées comme des intermédiaires, jugées en dehors du grand procès impliquant Eni et Shell.

La justice soupçonne que sur les 1,3 milliard de dollars versés par les deux groupes en 2011 pour l’acquisition d’une licence d’exploration du bloc pétrolier offshore OPL-245, 1,092 milliard de dollars étaient des pots-de-vin.

Le gouvernement du Nigeria a quant à lui engagé en décembre une action en justice à Londres contre Shell et Eni, réclamant les plus de 1 milliard de dollars, détournés selon lui en pots-de-vin. Shell a toujours maintenu de son côté que l’accord de 2011 avait été une transaction légale avec Eni et le gouvernement fédéral du Nigeria.

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