Le gouvernement éthiopien affirme que l’accord de principe sur le barrage de la Renaissance est déjà un résultat « tangible », et demande à l’Union africaine de poursuivre la médiation
Le ministère des Affaires étrangère de l’Ethiopie a proposé, mercredi 21 avril dans un communiqué, à l’Union africaine (UA) de tenir une réunion afin de sortir les négociations du Grand barrage de la Renaissance éthiopienne (GERD) entre Addis-Abeba, Le Caire et Khartoum de l’impasse.
« L’hypothèse évoquant l’échec des négociations sur le barrage de la Renaissance est erronée vus les résultats tangibles tels que l’accord de principe », a affirmé le ministère dans le document; citant la réponse du Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed au message de son homologue soudanais Abdallah Hamdok le 13 avril
Le 23 mars 2015, l’Égypte, le Soudan et l’Éthiopie avaient signé un accord de principe sur le barrage de la Renaissance. Il s’agissait d’un accord-cadre visant à démontrer les bonnes intentions de chacune des parties.
Le 13 avril dernier, Abdallah Hamdok a appelé, dans une lettre, ses homologues égyptien Mustafa Madbouly et éthiopien Abiy Ahmed à tenir une réunion tripartite à huis clos dans un délai de 10 jours pour évaluer les négociations sur le barrage de la Renaissance.
Le communiqué du ministère éthiopien des Affaires étrangères publié le 22 avril rappelle que le message envoyé par le Premier ministre éthiopien a également cité la réunion de Kinshasa et l’accord d’entente concernant la reprise des négociations tripartites bloquées, sous l’égide de l’Union africaine.
Le 6 avril, une session de négociations s’est achevée à Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo, sans parvenir à un véritable progrès. Khartoum et Le Caire ont accusé Addis-Abeba d’insister pour effectuer un remplissage du barrage en juillet sans accord préalable.
Addis-Abeba s’accroche à sa décision pour un deuxième remplissage du barrage en juillet prochain, ce même dans le cas où aucun accord ne serait convenu entre les parties concernées.
Le Soudan, l’Egypte et l’Ethiopie sont en pourparlers depuis des années sur les questions techniques et juridiques soulevées par le remplissage et l’exploitation du GERD. La Caire et Khartoum plaident pour parvenir à un accord sur le remplissage et l’exploitation du barrage de la Renaissance, afin de préserver leur part annuelle des eaux reçues du Nil, qui s’élèvent respectivement à 55,5 et 18,5 milliards de mètres cubes. Ces pays situés en aval craignent de voir ces volumes diminuer avec la mise en eau complète du barrage.
La construction du GERD, dans le nord-ouest de l’Ethiopie, a débuté en 2011. L’ouvrage, d’une capacité totale de 74 milliards de mètres cubes, devrait assurer à terme à l’Ethiopie une production d’électricité de près de 6 500 mégawatts.