Pas d’accord trouvé en RDC sur le Grand barrage de la Renaissance éthiopienne




L’Egypte et le Soudan n’ont pas trouvé d’accord avec l’Ethiopie à l’issue des négociations organisées à Kinshasa, sous la médiation du président congolais Félix Tshisekedi, président en exercice de l’Union africaine

 

 

Les ministres des Affaires étrangères d’Egypte, d’Éthiopie et du Soudan ont clôturé sans accord mardi, 06 avril, leurs négociations à Kinshasa sur le Grand barrage de la renaissance éthiopienne (GERD) en construction sur le Nil et qui suscite des tensions avec les pays situés en aval du fleuve.

Initialement prévues dimanche et lundi, les discussions se sont clôturées mardi sans qu’un compromis soit trouvé entre les trois protagonistes, après deux jours de discussions et une nuit blanche dans un hôtel à Kinshasa.

La réunion était organisée sous la médiation du chef de l’État de la République démocratique du Congo (RDC) Félix Tshisekedi, président en exercice de l’Union africaine (UA).

Les négociations de Kinshasa constituent « le premier pas sur lequel le président Tshisekedi va bâtir les alternatives et les approches de travail » dans la feuille de route et le calendrier qu’il définira pour la suite, a expliqué à la presse David Tshishiku, chef des experts congolais.

Le porte-parole du ministère égyptien des Affaires étrangères, Ahmed Hafez, a déclaré dans un communiqué sur sa page Facebook officielle que l’Éthiopie a rejeté toutes les propositions et alternatives avancées par l’Égypte et soutenues par le Soudan, afin de développer le processus de négociation, à même de permettre aux pays et aux parties associées aux négociations en tant qu’observateurs de participer activement aux discussions, de contribuer à la conduite des négociations et de proposer des solutions aux questions techniques et juridiques controversées.

Selon le communiqué, l’Éthiopie a également rejeté une proposition égyptienne présentée lors de la séance de clôture de la réunion ministérielle et soutenue par le Soudan dans le but de reprendre les négociations sous la direction du président congolais et avec la participation d’observateurs conformément au mécanisme de négociation existant.

La pomme de discorde

Le GERD est une source de tensions entre les trois pays depuis la pose de la première pierre en avril 2011. Ce méga-barrage est construit dans le Nord-Ouest de l’Éthiopie, près de la frontière avec le Soudan, sur le Nil bleu qui rejoint le Nil blanc à Khartoum pour former le Nil.

Il pourrait devenir le plus grand barrage hydroélectrique d’Afrique avec une capacité annoncée de près de 6 500 mégawatts. Addis Abeba a annoncé en 2020 que la première phase des opérations de remplissage avait été menée au mois d’août.

L’Éthiopie affirme que l’énergie hydroélectrique produite par le barrage est vitale pour répondre aux besoins en énergie de ses 110 millions d’habitants.

L’Égypte, qui dépend du Nil pour environ 97% de son irrigation et son eau potable, considère le barrage éthiopien comme une menace pour son approvisionnement en eau.

Le Soudan quant à lui craint que ses propres barrages ne soient endommagés si l’Ethiopie procède au remplissage complet du GERD avant qu’un accord ne soit conclu.

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