GERD: l’Egypte, l’Ethiopie et le Soudan reportent la conclusion d’un accord à fin février 2020




« Les ministres [des Affaires étrangères et de l’Eau des trois pays] ont demandé aux équipes techniques et juridiques de préparer l’accord définitif », qui inclura les compromis déjà conclus autour du Grand barrage de la renaissance éthiopienne, relève le communiqué publié le 31 janvier dans le cadre des négociations organisées à Washington

 

L’Egypte, l’Ethiopie et le Soudan ont une nouvelle fois repoussé, à fin février, la conclusion d’un accord sur le Grand barrage de la renaissance éthiopienne (GERD) en construction sur le Nil bleu, mais Donald Trump a exprimé son « optimisme » après des avancées décisives lors des nouvelles négociations organisées à Washington du 28 au 31 janvier.

Réunis dans la capitale américaine la semaine dernière, avec des représentants du Trésor américain et de la Banque mondiale, les ministres des Affaires étrangères et de l’Eau des trois pays « ont conclu un accord » préliminaire sur plusieurs points-clés, selon un communiqué commun publié le 31 janvier.

Parmi ces compromis figure le calendrier du remplissage du réservoir de la future digue éthiopienne, appelée à devenir le plus grand barrage hydroélectrique d’Afrique.

Ils se sont aussi entendus sur des « mécanismes » pour « atténuer » les effets du remplissage du réservoir de 74 milliards de m3 d’eau puis de l’exploitation du GERD pendant les « périodes de sécheresse ». Aucun détail sur ces décisions n’a toutefois été rendu public.

« Les ministres ont demandé aux équipes techniques et juridiques de préparer l’accord définitif », qui inclura les compromis déjà conclus, pour « une signature par les trois pays d’ici fin février », ont-ils affirmé dans le communiqué après quatre journées de négociations – deux de plus qu’initialement prévu.

Ils doivent d’ici là encore mettre au point un mécanisme pour gérer l’exploitation du barrage « dans de conditions hydrologiques normales », ainsi qu’un « mécanisme de coordination » et un dispositif « de résolution des différends ».

Le Nil bleu prend sa source en Ethiopie, rejoint le Nil blanc à Khartoum pour former le Nil, qui traverse ensuite l’Egypte et se jette dans la Méditerranée.

Addis Abeba, qui a lancé les travaux du GERD en 2011, affirme que l’électricité du barrage est indispensable à son développement et affiche sa détermination. Son ambassadeur aux Etats-Unis Fitsum Arega a encore prévenu vendredi que son pays n’accepterait aucun accord qui ne reconnaisse pas son droit à utiliser l’eau du fleuve.

L’Egypte, en aval de la digue et dont les besoins en eau dépendent à 97% du Nil, voit une « menace existentielle » dans tout ce qui menace de réduire le débit du fleuve.

Longue de 1,8 km et haute de 145 m, la digue représente un projet gigantesque de quatre milliards de dollars censé, dans l’esprit des Éthiopiens, commencer à produire de l’électricité dès cette année pour être complètement opérationnel d’ici 2022. A terme, le barrage doit assurer une production de 6 000 mégawatts.

Dans leur communiqué, les trois pays « reconnaissent les bénéfices régionaux importants qui découleront de cet accord et de l’exploitation du barrage ».

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