L’Egypte, l’Ethiopie et le Soudan se donnent rendez-vous fin janvier à Washington pour « finaliser un accord » sur le GERD




Les ministres des Affaires étrangères et de l’Eau des trois pays se retrouveront les 28 et 29 janvier à Washington pour parvenir à un « accord global sur le remplissage et la gestion » du Grand barrage éthiopien de la renaissance

 

L’Égypte, l’Éthiopie et le Soudan ont esquissé, le 15 janvier, un compromis au sujet du Grand barrage de la renaissance éthiopienne, sur le Nil, qui suscite des tensions régionales depuis neuf ans. Les officiels des trois pays se sont donné rendez-vous fin janvier à Washington pour surmonter les dernières divergences et « finaliser un accord ».

Début novembre, sous la houlette des États-Unis et de la Banque mondiale, les trois pays africains avaient fixé à mercredi la date-butoir pour « aboutir à un accord » sur le grand barrage éthiopien de la Renaissance voulu par Addis Abeba.

Après plus de deux mois de récentes tractations plus ou moins fructueuses, leurs ministres des Affaires étrangères et de l’Eau ont donc eu des réunions en début de semaine dans la capitale des États-Unis avec le secrétaire américain au Trésor et le président de la Banque mondiale, observateurs du processus. « Les ministres ont constaté les progrès réalisés », écrivent les participants dans un communiqué commun.

Dans l’esprit des Éthiopiens, le barrage, dont la construction a démarré en 2012, doit commencer à produire de l’électricité d’ici fin 2020 pour être complètement opérationnel d’ici 2022. Il doit devenir la plus grande centrale hydroélectrique d’Afrique avec une puissance installée de 6 000 mégawatts.

Mais Le Caire craint qu’il n’entraîne une réduction du débit du Nil Bleu, fleuve dont l’Égypte dépend à plus de 90% pour son approvisionnement en eau. Neuf années de négociations n’ont pas permis d’aboutir à un accord.

Les tractations se sont accélérées ces derniers mois sur la question-clé du rythme du remplissage du réservoir de la future digue, censé contenir 74 milliards de m3 d’eau.

L’Éthiopie souhaitait remplir le réservoir sur une période de quatre à sept ans, quand l’Égypte proposait une durée beaucoup plus longue. Dans leur communiqué de mercredi à Washington, les acteurs concernés semblent avoir trouvé un début de compromis, qui doit être confirmé lors de l’accord définitif.

Selon ce texte, le remplissage aura lieu « par étapes » de manière « coopérative », essentiellement pendant la saison des pluies de juillet-août, voire jusqu’en septembre si les conditions sont réunies. Cette phase cruciale prendra en compte « les conditions hydrologiques » et « l’impact sur les réservoirs en aval ».

La première phase de ce remplissage permettra de débuter la production d’électricité, mais des mesures seront prises pour « atténuer » les inconvénients pour l’Égypte et le Soudan « en cas de fortes sécheresses ».

Les ministres ont convenu de la « responsabilité partagée » de leurs trois pays en lien avec la satisfaction des besoins éthiopiens sans affecter les deux autres pays pendant les périodes prolongées de sécheresse.

Plusieurs points techniques et juridiques restent donc à finaliser, et les ministres se retrouveront les 28 et 29 janvier à Washington pour parvenir à un « accord global sur le remplissage et la gestion » du barrage.

Le Nil Bleu, qui prend sa source en Éthiopie, rejoint le Nil Blanc à Khartoum pour former le Nil, qui traverse le Soudan et l’Égypte avant de se jeter dans la Méditerranée.

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