Une étude de la BEI et l’ASI recommande de privilégier les financements mixtes pour développer le solaire hors réseau en Afrique




Les auteurs de l’étude estiment que ce type de financements peut attirer plus d’investisseurs dans des environnements perçus comme risqués

 

Mélanger plusieurs formes de capital pour attirer les investissements dans les projets d’accès à l’électricité en zones rurales et reculées à partir de systèmes solaires non raccordés au réseau : c’est l’une des recommandations contenues dans une récente étude de la Banque européenne d’investissement (BEI) et de l’Alliance solaire internationale (ASI).

Ladite étude, réalisée sur la problématique de la faisabilité économique et commerciale pour l’amélioration de l’inclusion solaire hors réseau en Afrique subsaharienne, a été finalisée en juin 2021 et rendue publique par la BEI le 20 juillet dernier. Elle avait été commandée en février 2020 auprès du cabinet international de conseil en stratégie Dalberg.

D’après les auteurs du rapport, l’approche des financements mixtes permet de combiner « intelligemment » des subventions et autres capitaux concessionnels, y compris des instruments de partage des risques et notamment des garanties, pour attirer les investissements dans le secteur de l’énergie hors réseau, parfois perçu comme “risqué”. Le risque découlerait de la capacité limitée des clients, dans des zones rurales et reculées, à s’offrir les systèmes solaires domestiques. L’instabilité de l’environnement politique et économique est aussi présentée comme un autre facteur de risque. 

L’étude suggère d’associer les apports d’institutions de financement du développement, de bailleurs de fonds bilatéraux et multilatéraux, de gouvernements, pour relever ces défis et desservir en électricité les marchés non couverts par les réseaux publics. 

Bien conçus, relève le document, les financements mixtes permettent aux investisseurs de réduire leurs coûts et aux consommateurs d’accéder à des services à des prix bas. Les sponsors des projets solaires hors réseaux pourraient recourir aussi au financement basé sur les résultats (paiements effectués à un individu ou une organisation en fonction de l’atteinte d’objectifs mesurables).

A côté de ces suggestions, l’étude encourage aussi l’achat groupé de dispositifs solaires résidentiels pour les communautés afin de baisser les coûts, d’améliorer l’environnement réglementaire, favoriser une “coopération plus étroite entre les partenaires africains, européens et mondiaux” pour mobiliser les investissements.

Dalberg examine dans ce rapport les résultats de recherches et expériences menées au Nigéria, en Ouganda et au Rwanda

Les auteurs estiment que les dispositifs de production d’énergie solaire à petite échelle peuvent contribuer au développement durable et à la croissance économique dans les pays d’Afrique subsaharienne, où de nombreuses communautés ne sont pas desservies par les réseaux publics d’électricité.

“À l’heure actuelle, plus de 120 millions de ménages en Afrique n’ont pas accès à une énergie fiable et abordable, et 60 millions d’entre eux devraient rester privés d’électricité jusqu’en 2030 si aucune mesure d’urgence n’est prise”, a relevé la BEI à l’occasion de la publication du rapport. 

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