L’Agence internationale pour les énergies renouvelables estime, dans une étude publiée en novembre, que l’objectif de 31% fixée par la Cedeao en 2013 sera atteint dès 2025. La région pourrait avoir 38% de renouvelables dans la production totale d’ici à 2030
Les objectifs nationaux des différents pays d’Afrique de l’Ouest généreront “les plus grandes parts de nouvelles capacités” de production d’énergies renouvelables d’ici à 2030, affirme l’Agence internationale pour les énergies renouvelables (International Renewable Energy Agency en anglais, Irena) dans un rapport consacré à l’Afrique de l’Ouest.
Dans l’étude « Planification et perspectives pour les énergies renouvelables: Afrique de l’Ouest », publiée en novembre 2018, l’Agence basée à Abou Dhabi indique que “les objectifs nationaux dépassent bel et bien l’objectif régional de 31% de production d’énergies renouvelables pour 2030, cinq ans plus tôt que prévu, donnant lieu à une part de 38% d’énergies renouvelables dans la production totale régionale d’ici à 2030.”
Pour rappel, les 15 Etats d’Afrique de l’Ouest ont adopté, en juillet 2013, la Politique d’énergies renouvelables de la Cedeao (PERC). Ce document prescrit un objectif régional de 35% d’énergies renouvelables – objectif lié à la pénétration des renouvelables – dans le mix énergétique d’ici 2020 et 48% d’ici à 2030, en incluant les grandes centrales hydroélectriques. Quant à l’objectif de production des renouvelables, il se situe à 23% du total de la production en 2020 et 31% d’ici à 2030.
Pour réviser ces objectifs en tenant compte des objectifs par pays, l’Irena s’est inspirée d’une actualisation du Modèle de test de planification de système pour l’Afrique de l’Ouest (SPLAT-W), une application conçue par l’agence. Les données utilisées pour l’actualisation de l’application proviennent “de discussions et de contributions intervenues au cours de sessions de formation sur SPLAT-W qui se sont déroulées à Dakar (Sénégal) en 2015 et en 2016.”
A l’issue de l’adoption du PERC, chaque Etat membre de la Cedeao avait été invité à élaborer un plan d’action national en matière d’énergies renouvelables (NREAP) devant aider à réaliser l’objectif régional. Le plan devait prendre en compte les bouquets énergétiques futurs.
Dans le cadre de son étude 2018, l’Irena a donc développé trois scénarios : un scénario dit “de référence”, un scénario “objectif régional de la PERC” et un scénario “objectifs nationaux”.
« Les énergies renouvelables non hydroélectriques constituent le premier facteur des nouvelles capacités supplémentaires dans tous les scénarios au milieu ou à la fin des années 2020, le solaire photovoltaïque, l’énergie éolienne et la biomasse procurant 23% de la production totale régionale d’ici à 2030 dans le scénario “Objectifs nationaux” », note l’Irena.
« Selon le scénario analysé, la quantité de solaire photovoltaïque dans la région de la Cedeao passera de de 8 gigawatts (GW) à plus de 20 GW à l’horizon 2030, ce qui implique un déploiement annuel moyen de 1,5 GW dans le cadre du scénario “Objectifs nationaux” », complète l’Agence.
La Cedeao compte 15 pays : Bénin, Cap Vert, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Gambie, Ghana, Guinée, Guinée Bissau, Liberia, Mali, Niger, Nigeria, Sénégal, Sierra Leone, Togo.