Cameroun: la situation financière officielle de EDC présente un risque faible mais la réalité un “risque élevé”




Jugement de la Commission technique de réhabilitation des entreprises du secteur public et parapublic à l’examen des comptes de l’exercice 2020

 

Avec un ratio de solvabilité de 0,15 en 2020 et un ratio de liquidité de 1,86 (positif lorsqu’il est supérieur à 1 rassurant sur la capacité à répondre à une demande simultanée de remboursement de tous les créanciers), Electricity Development Corporation pourrait se targuer d’avoir de bons indicateurs financiers pour aller mobiliser de nouveaux emprunts. 

Ce qui n’est pas le reflet de la réalité de l’entreprise que dirige Théodore Nsangou (photo, c), d’après la Commission technique de réhabilitation des entreprises du secteur public et parapublic (CTR).

“Malgré des ratios de liquidité et de solvabilité qui témoignent d’un risque faible aux engagements à court, moyen et long terme, la réalité laisse percevoir un risque élevé”, affirme la structure du ministère des Finances dans son rapport 2020 consacré à la situation des entreprises publiques et des établissements publics du Cameroun. 

La CTR prend pour illustration le fait que l’Etat, via la Caisse autonome d’amortissement (CAA), a pris en charge en 2020 un montant de 8 milliards de F CFA représentant la quote part échue de la dette rétrocédée à EDC pour des projets publics d’électricité. 

D’après la CTR, EDC attribue ses difficultés financières au faible recouvrement de la redevance d’eau que doivent lui payer les exploitants de barrages hydroélectriques au Cameroun. Pour le moment, cette redevance est facturée à Eneo qui exploite les barrages de Songloulou et Edéa: soit 34,57 milliards de F CFA entre 2016 et 2019, et 12 milliards de F CFA en 2020. Sur la facture adressée en 2020, Eneo a réglé l’équivalent de 21,42% du montant, selon le rapport de la CTR, alors que EDC s’attendait à 50%. 

“Cette situation qui reste un point de vigilance, pourrait justifier l’augmentation de l’endettement de l’entreprise, notamment en ce qui concerne les dettes fiscales (+24,40%), sociales (+40,43%) et financières (+7,82%). Ceci maintient le risque budgétaire sur l’Etat“, met en garde l’institution.

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