Les activités électriques du groupe indien Larsen and Toubro vont passer aux mains de Schneider Electric




Pour réaliser l’opération, le groupe industriel français a annoncé mardi, 01er mai, qu’il va mettre sur la table 140 milliards de roupies, soit environ 1,75 milliard d’euros, en partenariat avec le fonds souverain singapourien Temasek

 

Schneider Electric va renforcer sa présence en Inde par le rachat annoncé mardi, 01er mai, des activités électriques du groupe indien d’ingénierie Larsen and Toubro pour 140 milliards de roupies, soit environ 1,75 milliard d’euros, réalisé en partenariat avec le fonds souverain singapourien Temasek.

Avec cette opération, l’Inde deviendra pour Schneider Electric le troisième plus grand marché, à égalité avec la France, avec un chiffre d’affaires annuel d’environ 1,6 milliard d’euros, a précisé dans un communiqué le groupe français, spécialiste de la gestion d’électricité et de l’automatisation.

« En réunissant les activités de Schneider Electric Electric India » et celles de Larsen and Toubro, « nous créons une société innovante dans le domaine de la gestion de l’énergie et de l’automatisation industrielle dans l’une des économies les plus importantes et à la croissance la plus rapide du monde, l’Inde », s’est félicité le PDG de Schneider Electric, Jean-Pascal Tricoire, cité dans le communiqué.

« Notre société combinée contribuera activement à rendre l’Inde verte, numérique et à renforcer son rôle en tant que centre de recherche et développement, et de production », a-t-il ajouté.

« Make in India »

Le groupe français s’attend à un développement de ce marché en raison d’un contexte marqué par « une forte croissance dans les segments du bâtiment et de l’infrastructure, couplée à une croissance de l’industrie manufacturière », qui est notamment soutenue par la politique « Make in India » promue par le Premier ministre Narendra Modi, selon communiqué de Schneider.

La branche électrique du groupe indien (Électricité et Automation) propose des appareillages basse et moyenne tension, des systèmes et équipements électriques, des solutions de gestion de l’énergie, de comptage et d’automatisation industrielle, a détaillé Schneider Electric, dans son communiqué. Elle est également présente au Moyen-Orient et en Asie du Sud-Est.

Concrètement, Schneider Electric va fusionner cette activité avec sa division du même type active en Inde. Le nouvel ensemble sera détenu à hauteur de 65% par le Français, qui apportera 430 millions d’euros en liquide, tandis que le fonds Temasek prendra une participation de 35%, ce qui correspond à un apport de 630 millions d’euros.

La nouvelle entité portera une dette de 690 millions d’euros, a précisé Schneider Electric. Selon ses estimations, le montant de la transaction valorise la nouvelle entité autour de 2,5 fois ses ventes et 15 fois son excédent brut d’exploitation (Ebitda) pour l’exercice annuel qui sera clos en mars 2019.

Dans un communiqué séparé, Larsen and Toubro a précisé que la transaction couvrait tous les segments de sa division électricité, à l’exception des systèmes de commutation maritime ainsi que des système servomoteurs (mélange d’électronique, de mécanique et d’automatique).

« Gagnant-gagnant »

Le directeur général de Larsen and Toubro S.N. Subrahmanyan a expliqué que cette cession correspondait à la volonté du groupe « de libérer de la valeur au sein du portefeuille d’activités existantes ». « Nous croyons que le partenariat avec Schneider est gagnant-gagnant pour nos employés, nos partenaires commerciaux et nos actionnaires », a-t-il assuré, dans le communiqué. La maison-mère Larsen and Toubro génère un chiffre d’affaires annuel d’environ 17 milliards de dollars (14 milliards d’euros).

L’opération reste soumise au feu vert de la Commission de la concurrence en Inde ainsi qu’à différentes autorisations réglementaires. Avec cette nouvelle acquisition, le français Schneider Electric poursuit sur sa lancée entamée il y a plusieurs mois, avec le rachat d’une série de sociétés ou d’activités dans son secteur.

L’an passé, il a ainsi déboursé 1,07 milliard d’euros pour le rachat du groupe américain Asco Power Technologies, spécialiste de la gestion de l’alimentation électrique pour les bâtiments critiques (CTA). Il s’est ensuite emparé de l’éditeur de logiciels britannique Aveva, avant de renforcer son portefeuille avec l’acquisition de l’éditeur français de logiciels IGE+XAO.

Sur son exercice 2017, Schneider Electric a réalisé un bénéfice net annuel record de 2,15 milliards d’euros, en forte hausse de 23% sur un an, et un chiffre d’affaires de 24,7 milliards (+1,2%).

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