Cameroun : ce qui coince dans l’évolution du projet des centrales solaires de Guider et Maroua




Pas de livraison possible en 2021. MGSC, la société du projet, veut que l’Etat accorde des garanties en cas de défauts de paiement d’Eneo (potentiel acheteur), et la disponibilité du site devant abriter les centrales même après l’expiration de la concession d’Eneo en 2031

 

Les centrales solaires de Maroua (Extrême-Nord) et Guider (Nord), qui visent à fournir respectivement 15 MWc et 10 MWc dans le réseau public, ne seront pas livrées en 2021, comme ce fut également le cas en 2020

Maroua-Guider Solar Company (MGSC), la société du projet, a fait des exigences au gouvernement qui ne sont pas encore réglées, a expliqué le ministre de l’Eau et de l’Energie (Minee) Gaston Eloundou Essomba aux députés le 28 juin. Il s’agit notamment de garanties en cas de défauts de paiement d’Eneo (potentiel acheteur de l’énergie), et la disponibilité du site devant abriter les centrales même après l’expiration de la concession d’Eneo en 2031; la durée de vie du projet allant au-delà de cette date. 

Le “projet fait face, pour l’instant, à deux difficultés majeures: la garantie que le gouvernement doit accorder à la société du projet, constituée à 100% de capitaux privés, et devant couvrir d’éventuels défauts de paiement du principal acheteur de l’énergie qu’est Eneo; le problème de sécurité foncière, étant donné que le terrain dédié aux travaux a été classé dans le domaine public artificiel au profit de la société Eneo dont la concession court jusqu’en 2031, largement en deçà de la durée de vie du projet qui est de 25 ans. La société de projet sollicite que la disponibilité du site lui soit garantie, même après l’expiration du contrat de concession d’Eneo. Le Mindcaf [ministère du Domaine, du Cadastre et des Affaires foncières, NDLR] a déjà été saisi à cet effet”,  a expliqué le Minee lundi au cours d’une séance plénière organisée par l’Assemblée nationale sur les problèmes du secteur de l’eau et de l’électricité.

Les deux points sont présentés comme des “contraintes majeures” avant la signature des contrats d’achat d’énergie et les contrats de licence. Une fois lancés, les travaux auront “une durée maximum de 12 mois”, d’après les indications du ministre de l’Energie.

Les centrales solaires de Maroua et de Guider sont actuellement au stade des études d’avant-projet détaillées. Elles ont été initiées par Eneo. Le concessionnaire de la production et de la distribution d’électricité avait sélectionné le consortium formé par Scatec Solar, Izuba Energy et Sphinx Energy pour financer, construire, exploiter et vendre l’énergie électrique des deux centrales. Le protocole d’accord pour la structuration du projet et les étapes du développement avait été signé entre les troix acteurs et Eneo le 16 juillet 2019, avec une mise en service prévue en 2020. Les trois sociétés sont réunies au sein de Maroua-Guider Solar Company (MGSC). 

Les centrales de Maroua et de Guider visent à apporter “à court terme un début de solution à la crise énergétique actuellement vécue dans le Réseau Interconnecté Nord (RIN)”, a souligné Gaston Eloundou Essomba devant les députés.

Le RIN, qui couvre les régions de l’Adamaoua, du Nord et de l’Extrême-Nord, est actuellement alimenté par la centrale hydroélectrique de Lagdo – équipée de turbines de 72 MW mais qui tournait à moins de 28% de sa capacité installée au quatrième trimestre 2020 – et de centrales thermiques fournissant environ 24 MW depuis le début de l’année 2021.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *