A Ndokoa, sur le site du barrage hydroélectrique de Nachtigal le 1er décembre 2023, le ministre camerounais de l’Energie et de l’Eau Gaston Eloundou Essomba a affirmé que son département suit l’évolution du projet de manière régulière et qu’il n’y a pas d’inquiétudes au niveau du gouvernement
En déplacement à Ndokoa (commune de Mbandjock, département de la Haute-Sanaga dans le Centre), sur le site du projet hydroélectrique de Nachtigal le 1er décembre 2023, le ministre camerounais de l’Eau et de l’Energie (Minee), Gaston Eloundou Essomba, s’est voulu rassurant sur l’état de ce projet après un rapport de l’Arsel qui a présenté des défauts relayés dans des médias.
“L’ouvrage est bien surveillé […] le suivi est régulier et permanent, ce n’est pas la première fois qu’il y a des défauts sur les barrages […] Nous avons la certitude qu’il y a un ouvrage de bonne qualité qui est en train d’être construit”, a affirmé le Minee à une question d’Energies Media sur l’intégrité du projet.
Dans le cadre d’un rapport commis après le premier remplissage du barrage hydroélectrique de Nachtigal (remplissage effectué le 18 juillet 2023), l’Agence de régulation du secteur de l’électricité (Arsel) a effectué une visite sur le site en août 2023 et constaté des défaillances (infiltrations d’eau sur le barrage principal, des fissures sur le canal d’amenée, entre autres).
Ce sont des défauts qui n’affectent pas le calendrier du projet, a rassuré Vincent Leroux, directeur général de NHPC (la société du projet), sur Energies Media.
La mise en service du premier groupe de 60 MW, déjà installé au niveau de l’usine et que le Minee a pu visiter vendredi, est prévue ce mois de décembre 2023. La livraison du dernier groupe et de la centrale hydroélectrique entière est prévue en septembre 2024. A fin novembre 2023, le projet est globalement réalisé à 91%, les essais “concluants” de mise sous tension de la ligne d’évacuation d’énergie ont eu lieu le 29 novembre 2023 et le “remplissage définitif du canal d’amenée” le 30 novembre.
Les défauts constatés ne représentent “pas de problème de stabilité, mais un problème d’étanchéité ponctuel” qui ne remet pas en cause l’intégrité du barrage, a expliqué à Energies Media un responsable d’Electricité de France (EDF), qui assure l’assistance à la maîtrise d’ouvrage dans le cadre du projet Nachtigal.
“Quand on fait des essais de mise en eau sur un barrage, c’est pour s’assurer que tout va bien ou corriger les défauts […] pour des barrages de telle dimension, ça peut se comprendre”, a ajouté ce responsable.
“Cela ne remet pas en cause la stabilité et l’intégrité du projet […] Il ne nous est jamais venu l’idée de laisser un barrage avec des défauts”, a-t-il souligné; précisant que des travaux sont prévus sur environ 1,5 km, quand le niveau d’eau aura baissé. La fin de ces travaux de correction, pour lesquels la méthode est déjà arrêtée, est projetée en mars 2024, a appris Energies Media.
Avec 420 MW de puissance installée, le barrage de Nachtigal assurera à sa livraison environ 30% de la production d’électricité du Cameroun. Une partie de l’énergie produite, soit 100 MW, sera exportée au Tchad.
