Afrique du Sud : pour le président Ramaphosa, la transition énergétique doit être « juste et inclusive »




L’économie d’Afrique du Sud, la plus industrialisée d’Afrique, tire 80% de sa production d’électricité du charbon. Ce combustible fossile est l’un des piliers de l’économie nationale et emploie plus de 100 000 personnes

 

Le président sud-africain Cyril Ramaphosa (photo) a réaffirmé, le 15 juillet, l’engagement de son pays, dépendant du charbon, à aller vers les énergies renouvelables, tout en prévenant que cela ne devait pas se faire au détriment de l’emploi.

L’économie la plus industrialisée d’Afrique est l’une des plus grandes émettrices de gaz à effet de serre au monde et 80% de sa production d’électricité dépend du charbon. Ce combustible fossile est l’un des piliers de l’économie nationale et emploie plus de 100 000 personnes.

« Nous sommes confrontés à un défi climatique d’une ampleur exceptionnelle », a déclaré M. Ramaphosa lors d’une réunion de représentants du gouvernement et de bailleurs de fonds internationaux sur la transition vers une économie plus respectueuse du climat. Mais « il est essentiel » que cette transition « soit juste et inclusive et qu’aucun travailleur ni aucune communauté ne soit laissé pour compte », a-t-il ajouté.

L’Afrique du Sud décarbonera à « un rythme et à une échelle abordables pour notre économie et notre société », a déclaré M. Ramaphosa devant des diplomates, des climatologues et des financiers. Agir trop vite, avant que des solutions alternatives ne soient mises en place, risquerait d’endommager des pans entiers de l’économie, a-t-il ajouté.

En 2021, les pays riches ont approuvé les projets de l’Afrique du Sud pour se sevrer du charbon dans le cadre d’un programme de 8,5 milliards de dollars qui vise également à soutenir les travailleurs du charbon qui perdraient leur emploi.

En 2022, la Banque mondiale a accordé un financement de 497 millions de dollars pour démanteler l’une des plus grandes centrales électriques au charbon du pays et la convertir en énergie renouvelable.

Mais l’abandon du charbon suscite des réticences, y compris au sein du Congrès national africain (ANC), le parti de M. Ramaphosa, au pouvoir depuis 30 ans et qui bénéficie depuis longtemps du soutien des syndicats de mineurs. L’emploi est un sujet crucial en Afrique du Sud, où le taux de chômage dépasse les 30%.

Entre-temps, le pays a connu des pénuries d’électricité. Les infrastructures vieillissantes et mal entretenues de l’entreprise publique d’électricité ont entraîné d’importantes coupures de courant, jusqu’à 12 heures par jour dans certaines régions du pays l’an dernier.

L’Afrique du Sud s’est ces dernières années ouverte aux investissements privés pour mettre en place un marché de l’électricité compétitif, et a présenté l’hydrogène vert et l’énergie éolienne comme des alternatives.

Dans son discours, M. Ramaphosa a souligné que les taxes sur le carbone imposées aux entreprises étaient une incitation importante à investir dans des technologies plus propres. Il a également indiqué que le gouvernement investissait dans des programmes de reconversion pour atténuer les pertes d’emploi liées à la transition écologique et soutenir les petites entreprises.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *