Le Plan national de lutte contre les déversements accidentels d’hydrocarbures au Cameroun, qui date de 2009, fait l’objet d’une révision initiée par la Société nationale des hydrocarbures (SNH). La mise à jour du document est au centre d’un séminaire organisé à Yaoundé du 16 au 18 septembre 2024
Le Cameroun, pays producteur de pétrole et de gaz, va renforcer sa lutte contre la pollution liée aux hydrocarbures.
En octobre 2009, au moment de l’adoption, par décret présidentiel, du Plan national de lutte contre les déversements accidentels d’hydrocarbures (PNLDAH) et de son manuel d’exécution, le Cameroun n’était pas encore producteur de gaz naturel liquéfié (une production intervenue en avril 2018 grâce à l’exploitation du Hilli Episeyo). En outre, entre 2019 et 2024, le Cameroun s’est doté d’un nouveau Code pétrolier (promulgué le 25 avril 2019), de nouveaux acteurs sont entrés dans le secteur pétrolier et gazier au Cameroun induisant aussi de nouveaux risques, liés à la pollution liée aux hydrocarbures.
C’est pour tenir compte de ces évolutions, que la Société nationale des hydrocarbures du Cameroun (SNH) – qui gère le secteur amont des hydrocarbures pour le compte de l’Etat – a initié une révision du PNLDAH. L’initiative a été précisément lancée en juin 2023 à travers la mise sur pied d’une équipe mixte réunissant des agents de la SNH et certaines administrations publiques : ministère de l’Environnement, de la Protection de la nature et du Développement durable; ministère du Travail; ministère de l’Administration territoriale; ministère de la Défense, entre autres. Des ateliers, cinq en l’occurrence, ont été mis en place pour travailler sur divers aspects institutionnels et opérationnels du plan. Une mission dans les 10 régions du Cameroun a également eu lieu dans ce cadre.
La restitution de tous les travaux en vue de la mise à jour du PNLDAH est l’objet du séminaire organisé à Yaoundé, du 16 au 18 septembre 2024, comme l’a indiqué Igor Emmanuel Soya Bissaya, conseiller n°2 à la SNH et représentant de l’administrateur directeur général Adolphe Moudiki, à l’ouverture de la rencontre lundi.
Cette révision permet aussi au Cameroun d’arrimer son Plan d’urgence (qui fait partie du PNLDAH) aux exigences des Fonds internationaux d’indemnisation pour les dommages dus à la pollution par les hydrocarbures (Fipol) et à ceux de l’Organisation maritime internationale (OMI). D’après M. Soya Bissaya, les experts de ces institutions recommandent de réviser le plan d’urgence tous les cinq ans.
La mise à jour du dispositif de lutte contre les déversements accidentels d’hydrocarbures couvrira aussi bien le milieu marin et côtier (pour prendre en compte l’exploitation offshore) que le milieu terrestre (qui souligne les risques liés à la production onshore et au transport d’hydrocarbures par pipeline via notamment le pipeline Tchad – Cameroun).
La coordination du PNLDAH est assurée par le Comité de pilotage et de suivi des pipelines (CPSP) que préside l’ADG de la SNH, Adolphe Moudiki. L’instance assure dans ce cadre la synergie avec des équipes d’intervention sur le terrain et basées à Kribi (Sud), Douala (Littoral), Limbe (Sud-Ouest), Belabo (Est), Dompta (Nord).