Selon le Soudan, l’Union africaine a échoué dans la conduite des négociations sur le Grand barrage de la Renaissance




Le Soudan continue de plaider pour une médiation internationale impliquant les Nations unies, les États-Unis et l’Union européenne à côté de l’UA

 

Le ministre soudanais de l’irrigation et des Ressources en eau, Yasser Abbas (photo), a déclaré le 28 juillet lors d’une conférence de presse tenue dans la capitale Khartoum, que « le Soudan n’entrera pas dans un cycle de négociations (autour du Grand barrage de la Renaissance éthiopienne, GERD) […] sans que des changements ne soient apportés » dans la méthodologie.

« L’Union africaine a échoué dans les négociations sur le barrage de la Renaissance », a-t-il affirmé.

« Les exigences du Soudan demeurent les mêmes dans l’implication du mécanisme du quartet international pour renforcer le rôle de l’Union africaine », a défendu le ministre soudanais.

Le 9 mars dernier, l’Éthiopie a rejeté une proposition soudanaise, soutenue par l’Égypte, de former une médiation internationale quadripartite (impliquant les Nations unies, les États-Unis, l’Union européenne et l’Union africaine), afin de faire aboutir les négociations autour du barrage, qui demeurent bloquées depuis 10 ans.

« Les différends dans les négociations n’excédaient pas les 10% après s’être mis d’accord sur 90% (des questions portant sur le barrage) depuis juin 2020, mais après le dernier cycle de négociations de l’Union africaine en janvier 2021 les différences se sont accrues », a déclaré Yasser Abbas sans préciser la nature des différends en question.

L’Éthiopie a informé les deux pays en aval du Nil, l’Égypte et le Soudan, qu’elle entamait, le 5 juillet dernier, le processus d’un deuxième remplissage en eau du réservoir du barrage, et ce, sans être parvenue à un accord tripartite, ce que le Caire et Khartoum ont rejeté considérant cette mesure comme une mesure unilatérale.

Le Soudan et l’Egypte, tous deux tributaires du Nil pour leurs ressources hydrauliques, craignent que le barrage n’affecte leur part des ressources en eau reçues du Nil. L’Ethiopie soutient que le barrage ne lésera aucun de ses voisins. 

Le 8 juillet dernier, le Conseil de sécurité de l’ONU a conclu qu’il était nécessaire de négocier intensivement l’affaire du barrage de la Renaissance, sous l’égide de l’Union africaine, afin de signer un accord juridique contraignant sur les règles de fonctionnement de l’ouvrage; qui réponde aux besoins des trois pays.

Le barrage est en construction dans le nord-ouest de l’Ethiopie, près de la frontière avec le Soudan, sur le Nil bleu qui rejoint le Nil blanc à Khartoum pour former le Nil. Il doit pouvoir assurer à terme à l’Ethiopie production d’électricité de 5 000 mégawatts (contre 6 500 MW comme envisagé au lancement du projet).

Lors de la conférence de presse du 28 juillet, le ministre soudanais de l’irrigation et des Ressources en eau a aussi sollicité « un accord sur l’échange d’informations avec l’Ethiopie concernant le GERD […] afin que le barrage soudanais d’Al-Rusaires puisse être exploité en toute sécurité », a-t-il ajouté.

Le barrage de Roseires est un barrage hydroélectrique en béton portant le même nom que la ville soudanaise, construit en 1966 et situé à environ 20 km du barrage de la Renaissance et à 550 km de Khartoum. Le Soudan craint qu’il ne soit affecté par une forte fluctuation du débit des eaux du Nil à cause du GERD.

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