Libye: épargnée des “problèmes politiques”, la NOC assure pouvoir atteindre 2 millions de barils par jour… en 2022




Le président de la compagnie nationale de pétrole de Libye, Mustafa Sanallah, déplore les violences qui touchent les terminaux pétroliers et font perdre chaque jour des millions de dollars de ventes et des opportunités d’investissement

 

La Libye a le potentiel d’atteindre une production de 2 millions de barils de pétrole brut par jour (b/j), assure le président de la compagnie nationale de pétrole (National Oil Corporation en anglais, NOC), Mustafa Sanallah (photo)dans une interview accordée à l’AFP cette semaine.

“Sur le long terme, si nous parvenons à protéger la NOC des problèmes politiques et sécuritaires auxquels nous sommes confrontés […] nous sommes confiants que la production atteindra nos prévisions, soit 2 millions de b/j en 2022”, déclare-t-il.

En 2017, la Libye a produit 817 000 barils de pétrole brut par jour (b/j), d’après les données contenues dans la 53e édition du bulletin statistique annuel de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) – dont le pays est membre – publiée en juin 2018.

Avant la chute de Mouammar Kadhafi, en 2011, le pays produisait en moyenne 1,65 million de barils par jour.

La Libye possède les plus importantes réserves prouvées de pétrole en Afrique (48,4 milliards de barils à fin 2017 d’après l’Opep), devant le Nigéria (37,5 milliards de barils); et les neuvièmes sur le plan mondial. Par ordre décroissant, la Libye se classe derrière: les Emirats arabes unis, la Russie, le Koweit, l’Irak, l’Iran, le Canada, l’Arabie Saoudite et le Venezuela (303,2 milliards de barils à fin 2017).

Depuis la chute de Mouammar Kadhafi, le pays est meurtri par les batailles entre plusieurs groupes armés rivaux.

Le 14 juin dernier, les terminaux pétroliers de Ras Lanouf et Al-Sedra, dans l’est de la Libye, au coeur du Croissant pétrolier, ont été la cible d’attaques armées.

“Nous continuons à insister pour que nos opérations et nos infrastructures soient à l’écart des rivalités politiques”, plaide Mustafa Sanallah.

“Les attaques contre les installations pétrolières coûteront des centaines de millions de dollars pour la reconstruction et des milliards de pertes d’opportunités de ventes”, explique le patron de la NOC.

A Ras Lanouf et Al-Sedra, pour illustration: “la production a été réduite de 450 000 b/j ainsi que de plus de 70 millions de pieds cubes/jour (2 millions de m3/jour) de gaz naturel, ce qui équivaut à 33 millions de dollars de ventes (en moins par jour) selon les prix du marché”.

L’insécurité favorise également la contrebande. “Le pays perd plus de 750 millions de dollars par an à cause de la contrebande de carburant”, étaye-t-il.

Affirmant que la NOC opère en toute “neutralité”, Mustafa Sanallah reconnaît toutefois que la situation serait meilleure avec une véritable armée nationale et un gouvernement reconnu sur l’ensemble du territoire.

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