France: les nouvelles négociations sur les projets d’éolien en mer ont permis de diminuer la subvention publique de 40%




Le gouvernement a confirmé le 20 juin les six premiers projets de parcs éoliens qu’il menaçait d’annuler, en réduisant toutefois considérablement l’aide financière de l’État

 

Le gouvernement français a confirmé mercredi, 20 juin, les six premiers projets de parcs éoliens qu’il menaçait d’annuler, en réduisant toutefois considérablement l’aide financière de l’État.

En déplacement près de Saint-Brieuc (Côtes d’Armor) où l’un de ces parcs doit être construit, Emmanuel Macron a annoncé la « bonne nouvelle », fruit de plusieurs mois de négociation avec les industriels.

Les parcs « sont confirmés » et la négociation « a permis de diminuer de 40% la subvention publique et d’avoir un ajustement des tarifs (de rachat de l’électricité qui sera produite par ces parcs) de 30%, ce qui veut dire qu’on va économiser sur la période 15 milliards d’euros d’argent public pour les mêmes projets, la même ambition », a déclaré le président.

Le gouvernement avait décidé de renégocier les financements publics accordés à ces parcs, attribués lors d’appels d’offres en 2012 et 2014, estimant que les tarifs prévus à l’époque, compris entre 180 et 230 euros par mégawattheure durant 20 ans, étaient devenus excessifs étant donnée la baisse du coût de l’éolien en mer ces dernières années.

En cas d’échec de ces négociations, il menaçait d’annuler les résultats de ces appels d’offres, un amendement ouvrant cette possibilité étant actuellement en discussion au Parlement.

Cette éventualité inquiétait les industriels et certains élus locaux en Bretagne, Normandie et Loire-Atlantique, les trois régions d’implantation des futures éoliennes. Les élus craignaient une remise en cause de plusieurs projets d’usine de fabrication d’éoliennes et leurs centaines d’emplois à la clé, par exemple à Cherbourg ou au Havre.

Parmi les six parcs concernés, trois sont développés par EDF, au large de Fécamp (Seine-Maritime), Saint-Nazaire (Loire-Atlantique) et Courseulles-sur-Mer (Calvados); deux par Engie au large du Tréport (Seine-Maritime) et des îles d’Yeu et de Noirmoutier (Vendée); et un par l’espagnol Iberdrola, près de Saint-Brieuc (Côtes-d’Armor). Ils représentent chacun une puissance d’environ 500 mégawatts (MW).

En échange de cette baisse des aides, les industriels ont obtenu la prise en charge des coûts de raccordement de leurs parcs par le gestionnaire du réseau de transport RTE, qui devrait donc se répercuter sur la facture d’électricité des consommateurs.

Cette décision enlève une épine du pied des industriels, également critiqués sur leurs projets. Des associations de défense de l’environnement et des pêcheurs ont déposé des recours pour s’opposer à l’installation des éoliennes (environ 60 par parc), dénonçant une atteinte au paysage, à la biodiversité marine et un conflit d’usage avec la pêche.

Les projets, encore suspendus pour certains au traitement de ces recours, ont déjà pris beaucoup de retard. Les premiers ne verront pas le jour avant 2021.

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