Libye : combats autour des terminaux pétroliers d’Es-Sidra et Ras Lanouf




La compagnie publique NOC a affirmé le 14 juin qu’une milice dirigée par Ibrahim Jadhran, proche des Brigades de défense de Benghazi (BDB), une coalition de groupes islamistes, avait attaqué ces raffineries situées dans l’est libyen, provoquant leur fermeture

 

La compagnie pétrolière libyenne National Oil Corporation (NOC) a décrété le 14 juin un état de force majeure autour des terminaux pétroliers d’Es-Sidra et de Ras Lanouf, dans l’est libyen, quelques heures après qu’ils aient été été attaqués par un groupe armé.

La compagnie publique a confirmé qu’une milice dirigée par Ibrahim Jadhran, proche des Brigades de défense de Benghazi (BDB), une coalition de groupes islamistes, avait attaqué ces raffineries, provoquant leur fermeture. Elle a précisé avoir évacué tous les employés par mesure de précaution.

Selon la NOC, cette attaque a causé une perte de 240 000 barils de pétrole. Cette région pétrolière est située à environ 500km à l’est de la capitale libyenne, Tripoli, comprenant les plus grands ports et terminaux pétroliers du pays.

« Nous allons travailler avec des partenaires locaux et gouvernementaux pour rétablir l’ordre et une pleine capacité de production le plus tôt possible », a déclaré le président de la compagnie, Mustafa Sanalla, ajoutant que « ceux qui tentent de s’emparer des installations pétrolières de la NOC, de bloquer la production ou de tenter de faire de la NOC un enjeu de négociation doivent être traduits en justice ».

Cinq soldats de l’Armée nationale libyenne (ANL), la milice de Khalifa Haftar, homme fort de l’est du pays, ont été tués lorsque les Brigades de défense de Benghazi ont lancé leur attaque tôt jeudi.

Le service d’information de l’ANL a indiqué que les BDB « ont tenté de s’infiltrer dans la région pétrolière et d’enflammer un réservoir de pétrole dans le champ pétrolier de Veba de la compagnie Harouge, avant d’être défaites et chassées par nos forces ».

Dans une déclaration télévisée, M. Jadhran, autrefois chef des Gardes des installations pétrolières (PFG), a confirmé que ces attaques faisaient partie d’une « guerre pour lutter contre l’injustice » dont seraient victimes les populations de la région pétrolière « et non pas pour des fins personnelles, tribales, régionales ou partisanes ».

En septembre 2016, l’ANL avait repris le contrôle de la région pétrolière et expulsé les forces de Jadhran qui avaient fermé les principaux terminaux et ports pétroliers, ce qui avait conduit le pays à perdre des milliards de dollars de recettes.

Le Premier ministre soutenu par l’ONU, Fayez Sarraj, a condamné ces attaques, dénonçant une « escalade irresponsable qui pousse le pays vers une guerre civile que les Libyens cherchent à éviter ».

La Mission de l’ONU en Libye (MINUL) les a également condamnées, avertissant que cette « escalade dangereuse » mettait l’économie de la Libye en danger au risque de provoquer une confrontation générale.

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