La France a son Plan de déploiement de l’hydrogène




Le gouvernement a annoncé le 1er juin qu’il allait mobiliser 100 millions d’euros dès l’an prochain pour accompagner les investissements dans les premiers déploiements d’infrastructures et de véhicules. L’objectif est de produire 10% d’hydrogène « vert » d’ici à 2023, puis entre 20 et 40% en 2028

 

Le ministre de la Transition écologique et solidaire, Nicolas Hulot (photo), a présenté, le 1er juin, son plan de déploiement de l’hydrogène en France.

Le gouvernement a annoncé qu’il allait mobiliser 100 millions d’euros dès l’an prochain pour accompagner les investissements dans les premiers déploiements d’infrastructures et de véhicules. L’objectif est de produire 10% d’hydrogène « vert » d’ici à 2023, puis entre 20 et 40% en 2028, et de déployer plus de 5 000 véhicules (200 lourds et 5.000 utilitaires légers) dans cinq ans, et jusqu’à 50 000 dans dix ans, contre un peu plus de 250 aujourd’hui.

En parlant d’hydrogène « vert », le gouvernement fait référence à de l’hydrogène produit à base de sources renouvelables (à travers le « power to gas »); alors que 95% de l’hydrogène actuellement consommé en France provient des énergies fossiles (« vaporeformage » de gaz naturel, oxydation d’hydrocarbures, gazéification de charbon).

« Nous avons la chance en France d’avoir des acteurs en avance, des industriels de premier rang capables de s’imposer », a défendu Nicolas Hulot.

« Nous sommes très satisfaits que pour la première fois la France affirme une vision d’ensemble, systémique sur l’hydrogène (…) car c’est cela qui peut structurer une dynamique dans la durée », a réagi auprès de l’AFP Pierre-Etienne Franc, directeur de l’activité mondiale énergie hydrogène du géant des gaz industriels Air Liquide.

Pour Philippe Boucly, président de l’Afhypac, association qui rassemble les acteurs de la filière, ce plan est « un jalon majeur dans la construction d’une filière compétitive en France », quand d’autres pays, (Japon, Chine, Allemagne) ont déjà avancé leurs pions.

Le soutien de l’État permettra aux industriels de « contribuer à gommer une partie des surcoûts », à la fois pour la production de l’hydrogène et dans ses usages (mobilité et stockage de l’électricité), selon lui.

Sur l’aide aux déploiements d’électrolyseurs pour produire de l’hydrogène « vert », M. Franc a regretté la priorité donnée aux déploiements de petites unités « très bien pour la mobilité », mais qui revêtent un « risque de ne pas arriver à trouver les effets d’échelle dont on a besoin aujourd’hui ». Il estime qu’il faut aussi aider les « projets d’envergure ».

« Les premiers efforts devront concerner les infrastructures », a aussi plaidé Lionel French Keogh, directeur général de Hyundai Motor France, un des pionniers des véhicules à hydrogène, dans une réaction écrite envoyée à l’AFP. Le plan du gouvernement prévoit d’installer 100 stations de recharge d’ici à 2023 et entre 400 et 1 000 en 2028.

Pour Franck Bruel, directeur général adjoint d’Engie, qui développe notamment l’injection d’hydrogène dans les réseaux de gaz et des stations de recharge, « ce plan est un signal extrêmement fort mais il faut continuer à amorcer la pompe ». Pierre-Etienne Franc est sur la même ligne, assurant que les 100 millions d’euros doivent être « une première étape ». Nicolas Hulot a évoqué la possibilité que cet engagement soit reconduit chaque année.

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