Cameroun : le projet hydroélectrique Nachtigal rentre dans sa phase d’exploitation




Un premier groupe de 60 MW, mis en service le 10 mai, a déjà vocation à permettre au Réseau interconnecté sud de bénéficier de l’électricité de la plus grande centrale hydroélectrique du Cameroun. La réception des 6 autres groupes escomptée “au plus tard” en décembre 2024

 

Le ministre camerounais de l’Eau et de l’Energie, Gaston Eloundou Essomba – accompagné des ministres des Finances (Louis Paul Motaze) et de l’Economie (Alamine Ousmane Mey) – a procédé solennellement, le 10 mai, à la “synchronisation et au couplage du groupe n°1” de la centrale hydroélectrique de Nachtigal

Lancé en février 2019, le projet d’aménagement hydroélectrique de Nachtigal affiche un taux d’avancement de près de 94%, selon les données présentées par le directeur général de Nachtigal hydro Power Company (NHPC), Vincent Leroux, lors de la cérémonie. 

L’injection dans le réseau des premiers mégawatts de cette centrale, la plus grande actuellement du Cameroun, qui fournira à terme 420 MW, a été présentée comme un “jalon” important par Vincent Leroux. Le DG de la société du projet a indiqué que les six autres groupes seront mis progressivement en service “au cours des prochains mois” en vue de livrer le projet en décembre 2024. 

Le ministre camerounais de l’Eau et de l’Energie a exhorté à cette fin NHPC et ses cocontractants à “tenir les délais” pour la mise en service commerciale des six autres groupes en décembre 2024 “au plus tard”

Gasto Eloundou Essomba, Ministre de l’Eau et de l’Energie du Cameroun © Energies Media

Développé en partenariat public-privé, Nachtigal est le premier des projets hydroélectriques de la Stratégie nationale de développement 2020-2030 du Cameroun (SND30) à voir le jour. Le gouvernement s’attend, d’ici à 2030, à une puissance installée de 5 000 mégawatts (contre environ 2 000 MW actuellement) pour renforcer l’approvisionnement en énergie électrique des populations, soutenir le développement des industries manufacturières et exporter de l’énergie vers les pays voisins à l’instar du Tchad. 

Après l’achèvement du projet de liaison du Réseau interconnecté sud (RIS) – qui dessert les parties méridionales – et le Réseau interconnecté nord (qui dessert les parties septentrionales), les régions du Nord, de l’Adamaoua et de l’Extrême-Nord devraient bénéficier de l’énergie des barrages développés sur le fleuve Sanaga dont Nachtigal. 

Condition cependant reconnue par le Minee : mettre à niveau les réseaux de distribution et de transport de l’électricité, afin de pouvoir absorber l’énergie produite par les usines hydroélectriques. D’après Gaston Eloundou Essomba, des investissements ont été consentis par l’Etat à cette fin.

La société concessionnaire du service public de distribution de l’électricité (Eneo) – dont le directeur général Amine Homman Ludiye a assisté à la synchronisation du groupe n°1 de Nachtigal le 10 mai – estime que l’injection des premiers mégawatts du projet hydroélectrique de Nachtigal représente “un bol d’air” pour combler le déficit de production et réduire les rationnements d’électricité, face à la baisse de production du barrage de Memve’ele et à la maintenance des centrales thermiques.

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