Certains ont déjà été placés sous mandat de dépôt
Sept personnes, dont des agents de douane et des gendarmes burkinabé, ont été déférés en prison dans le cadre d’enquêtes sur le trafic de carburant au profit des groupes armés terroristes, ont rapporté le 20 avril des médias locaux.
« Des douaniers et un gendarme ont été placés samedi [16 avril, NDLR] sous mandat de dépôt à la Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou (MACO), dans l’affaire de la contrebande de carburant », a rapporté Oméga médias (privé) précisant que c’est un total de « 7 corps habillés, majoritairement des douaniers et un gendarme ».
« Six autres personnes sont poursuivies mais non détenues, parmi lesquelles, des policiers, douaniers et gendarmes », précise le média citant une source proche du dossier au ministère en charge de la Justice.
En septembre 2021, une enquête relative à la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme, avait permis d’arrêter et de garder à vue 72 personnes qui s’adonnaient au trafic de carburant dans certaines régions du Burkina Faso où les groupes armés terroristes sont actifs.
Le procureur avait précisé que les accusés commettaient leur forfait principalement pendant la nuit, par le transport des hydrocarbures liquides à l’aide de camions spécialement aménagés, à l’intérieur desquels ils rangent 180 à 200 fûts industriels en caoutchouc ou en fer de 200 litres chacun remplis de carburant.
Le procès avait abouti en décembre à des condamnations de 10 à 15 mois de prison ferme contre certains accusés et à plus de 9 milliards de francs CFA (14 893 092 de dollars) d’amende.
Des sources judiciaires ont souligné que les personnes jugées et condamnées dans ce dossier ont fait des révélations qui ont permis au juge d’instruction de faire des progrès dans ses investigations avec des preuves électroniques sur des traces de transfert d’argent, a rappelé Oméga Médias.
Au total 14 personnes constituent cette deuxième vagues d’inculpés – des douaniers, gendarmes et policiers – ayant servi ou servant à des postes comme Fada (est) Tenkodogo (Centre-Est) et Nadiagou (Est).
Sur ces prévenus pèsent des accusations de corruption active et/ou passive et éventuellement d’enrichissement illicite.
A l’instar de ses voisins de la région du Sahel, notamment le Mali et le Niger, le Burkina Faso est confronté depuis 2015 à une insécurité croissante qui a déjà fait plus de 2 000 morts parmi les militaires et les civils, 31 814 283 déplacés internes et provoqué la fermeture de 683 établissements scolaires – soit 14% des structures éducatives – ainsi qu’une centaine de structures sanitaires.