La Competition and Markets Authority (CMA) a expliqué dans un communiqué jeudi, 30 août, que les deux compagnies n’étaient pas en « concurrence directe » sur les prix. La fusion pourrait donner naissance à la première compagnie d’électricité du Royaume-Uni
L’Autorité britannique de la concurrence a entrouvert la voie jeudi, 30 août, à une fusion d’activités entre les groupes d’énergie SSE et Npower, qui pourrait donner naissance à la première compagnie d’électricité du Royaume-Uni.
La Competition and Markets Authority (CMA), qui a ouvert en mai une enquête approfondie à ce sujet, a expliqué dans un communiqué avoir décidé « à titre provisoire » d’approuver le mariage entre ces deux compagnies, après avoir estimé qu’elles n’étaient pas en « concurrence directe » sur les prix.
Cet avis provisoire rendu, la CMA va recevoir d’éventuelles observations de tierces parties d’ici au 20 septembre avant de rendre sa décision finale, au plus tard le 22 octobre, qui devrait sauf surprise confirmer ce premier avis.
SSE et Npower, filiale de l’allemand Innogy, ont annoncé un projet de fusion de leur activité pour les particuliers en novembre dernier, afin de répliquer à la forte concurrence sur le marché britannique et à l’essor de nouveaux acteurs.
Signe de la pression concurrentielle, le numéro un britannique de l’énergie, Centrica, a annoncé en février la suppression de 4 000 emplois d’ici à 2020 soit plus de 10% de sa main d’oeuvre, sur fond de perte de clients et de mauvais résultats.
Le marché britannique de l’énergie est dominé par six grands groupes, avec en tête British Gas (groupe Centrica, 20% des parts de marché de la distribution d’électricité) devant SSE (14%), l’allemand E.On (13%), le français EDF Energy (11%), Scottish Power (qui appartient à l’espagnol Iberdrola, 10%) et Npower (9%), selon les derniers chiffres publiés en juillet par le régulateur britannique de l’énergie Ofgem.
Au total, à eux deux, SSE et Npower proposent leurs services à près de 12 millions de Britanniques, et constitueraient le premier fournisseur d’électricité du Royaume-Uni s’ils fusionnaient, avec une part de marché théorique de 23%. Dans la fourniture de gaz, leur part de marché commune théorique atteint 19% et le groupe fusionné serait deuxième derrière British Gas.
Le directeur général de SSE, Alistair Phillips-Davies, s’est « réjoui » de l’annonce de la CMA, dans un communiqué publié à la Bourse de Londres où le groupe est coté au sein de l’indice vedette FTSE-100.
Il s’est dit en outre « confiant » dans le fait que cette fusion, via la création d’une nouvelle société cotée, pourrait être bouclée d’ici à la fin mars 2019.