Le secteur de l’énergie solaire en Côte d’Ivoire « souffre d’un manque d’information et de compréhension », a déploré le président de l’AIENR, Boraud Edi, mercredi 29 août à Abidjan, lors des premières journées nationales de l’énergie solaire
La Côte d’Ivoire, leader dans le secteur de l’électricité en Afrique de l’ouest, a consommé à peine « un mégawatt » d’énergie solaire en 2018, alors que le pays vise une consommation de 11% provenant des énergies renouvelables d’ici 2020, selon l’Association ivoirienne des énergies renouvelables (AIENR).
A fin 2017, la capacité électrique installée en Côte d’Ivoire était estimée précisément à 2 199 mégawatts, assurée par des centrales thermiques fonctionnant au gaz naturel (1 320 MW) et l’énergie hydroélectrique (879 MW)
« Notre secteur d’activité (l’énergie solaire) souffre d’un manque d’information et de compréhension », a déploré le président de l’AIENR, Boraud Edi. « Nous avons installé un mégawatt, essentiellement dans le secteur domestique (…) générant une économie de 500 millions de FCFA (760 000 euros) aux utilisateurs ».
« Nous sommes face à un défi climatique, nous sommes dans l’obligation de faire un effort », a souligné M. Edi, lors des premières journées nationales de l’énergie solaire à Abidjan.
Première puissance économique d’Afrique de l’Ouest francophone (UEMOA), la Côte d’Ivoire dispose actuellement d’un réseau de 5 000 km de lignes à haute tension et d’une puissance installée de 2 200 mégawatts.
Le gouvernement mise sur un programme de développement de son réseau et ambitionne d’atteindre la barre des 4 000 MW en 2020. Le Plan d’actions national des énergies renouvelables (Paner), finalisé en 2016, fixe l’objectif de 42% d’énergies renouvelables dans le mix de production à l’horizon 2030, sur un total projeté de 5 000 à 6 000 MW d’ici à cette période.
Selon la feuille de route de développement des énergies renouvelables publiée par le gouvernement en juillet avec l’appui de la Société financière internationale (IFC), l’objectif de 42% de renouvelables sera poursuivi en exploitant les grands projets hydroélectriques (26%) et les « autres énergies » – solaire, biomasse, petits projets hydroélectriques et énergie éolienne – qui devraient générer 16% du mix électrique.
Détentrice d’un monopole de distribution, la Compagnie ivoirienne d’électricité (CIE), privatisée en 1990 et propriété du groupe franco-africain Eranove, fournit le courant à 1,9 million d’abonnés ivoiriens, et exporte vers le Ghana, le Togo, le Bénin, le Burkina, Liberia et le Mali.
La CIE a multiplié par cinq en 30 ans le nombre de ses clients, pour atteindre 1,9 millions dont 500 000 abonnés au prépaiement.