Une association néerlandaise rêve d’un procès climatique contre le groupe pétrolier Shell




Les « Amis de la Terre Pays-Bas » envisagent d’attaquer Royal Dutch Shell en justice en vue de l’amener à « réduire sensiblement » ses investissements pétroliers et gaziers dans le monde. Finalité recherchée: arrimer l’entreprise aux objectifs climatiques

 

Les « Amis de la Terre Pays-Bas« , une association de défense de l’environnement, a menacé, le 04 avril dernier, aux Pays-Bas, d’attaquer en justice le géant pétrolier Royal Dutch Shell qu’elle accuse de ne pas aligner sa politique sur les objectifs de l’accord de Paris sur le climat.

« Les Amis de la Terre Pays-Bas attaquera Shell en justice si la compagnie pétrolière ne répond pas à nos requêtes d’arrêter sa destruction du climat », a déclaré l’association dans un communiqué, ajoutant que la « politique actuelle de la compagnie était en contradiction avec les accords de Paris ».

Royal Dutch Shell a deux mois pour éviter un procès en répondant aux exigences de Milieudefensie, une association néerlandaise qui fait partie du réseau des Amis de la Terre, a-t-elle fait savoir. « Si l’action en justice aboutit, cela limiterait considérablement les investissements de Shell dans le pétrole et le gaz à l’échelle mondiale et le forcerait à se conformer aux objectifs climatiques », a indiqué Karin Nansen, présidente des Amis de la Terre International, citée dans le communiqué.

« Les investissements dans les infrastructures pétrolières et gazières se projettent sur 30 à 40 ans, et si l’entreprise ne s’arrête pas maintenant, nous continuerons d’être enchaînés au pétrole et au gaz après 2050 », a affirmé Donald Pols, directeur de Milieudefensie. Royal Dutch Shell n’a pas répondu aux sollicitations de l’AFP pour commenter l’affaire.

En mars, Amnesty International a pressé le Nigeria d’ouvrir une enquête sur 89 déversements d’hydrocarbures qui ont eu lieu dans la région pétrolière du Delta (sud-est), « l’un des endroits les plus pollués de la planète », accusant Shell et ENI d’avoir dissimulé les causes de la pollution. Shell a rejeté ces accusations, assurant qu’elles étaient « fausses et ne prenaient pas en compte l’environnement complexe dans lequel la société exerçait » son activité.

Le géant pétrolier a connu un bond spectaculaire de ses résultats en 2017, le bénéfice net ayant pratiquement triplé à la faveur de la remontée des cours du pétrole et du gaz, à 10,5 milliards d’euros.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *