La Turquie met en garde contre toute exploration d’hydrocarbures dans l’espace maritime issu de l’accord avec la Libye




« Personne ne peut mener ce genre d’activités dans la zone de notre plateau continental sans notre autorisation », a déclaré le chef de la diplomatie turque, Mevlüt Cavusoglu, mercredi 11 décembre

 

La Turquie a mis en garde mercredi, 11 décembre, contre toute activité d’exploration d’hydrocarbures dans ses eaux territoriales « sans autorisation », après avoir conclu un accord controversé avec la Libye visant à étendre ses frontières maritimes en Méditerranée orientale.

« Personne ne peut mener ce genre d’activités dans la zone de notre plateau continental sans notre autorisation. (Si c’est le cas), nous les en empêcherons, bien entendu », a déclaré le chef de la diplomatie turque Mevlüt Cavusoglu (photo) à la chaîne de télévision A Haber.

La Turquie a conclu fin novembre avec la Libye un accord maritime controversé qui, affirme Ankara, étend ses frontières maritimes dans une zone de la Méditerranée orientale où d’importants gisements d’hydrocarbures ont été découverts ces dernières années. Cette manœuvre est dénoncée par plusieurs pays riverains de la Méditerranée comme « illégale ».

La Grèce a ainsi appelé mardi les Nations unies à condamner cet accord qu’elle a qualifié de « perturbateur » pour la paix et la stabilité dans la région.

Lors de son entretien avec A Haber, le ministre turc de la diplomatie a brandi une carte montrant selon lui les nouvelles limites du plateau continental turc, considérablement élargies aux termes de l’accord conclu avec le Gouvernement libyen d’union nationale (GNA), reconnu par l’ONU.

M. Cavusoglu a néanmoins assuré que la Turquie était prête à négocier avec la Grèce. « Nous pouvons nous asseoir autour d’une table et discuter. Nous ne sommes pas pour les tensions, mais pour la défense de nos droits découlant du droit international », a-t-il déclaré.

L’accord turco-libyen a fait monter les tensions en Méditerranée orientale, où les gisements d’hydrocarbures aiguisent l’appétit des pays riverains, de la Grèce à l’Egypte, en passant par Chypre et Israël, autant de pays qui ont des relations difficiles avec Ankara.

« Avec cet accord, nous avons augmenté au maximum le territoire sur lequel nous avons autorité », s’est félicité lundi le président Recep Tayyip Erdogan, évoquant la possibilité de mener avec la Libye des activités d’exploration conjointes au large de Chypre.

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