Depuis la signature de cet accord le 27 novembre, la Grèce le condamne, le qualifiant de « violation du droit maritime international et des droits souverains de la Grèce et d’autres pays »
La Grèce a appelé, le 10 décembre, les Nations unies à condamner un accord maritime entre la Turquie et la Libye qu’elle qualifie de « perturbateur » pour la paix et la stabilité en Méditerranée orientale, a déclaré le porte-parole du gouvernement.
Athènes « veut que l’accord soit porté à l’attention du Conseil de sécurité de l’ONU afin qu’il puisse être condamné », a ajouté Stelios Petsas devant la presse. Le gouvernement de Kyriakos Mitsotakis a envoyé des lettres séparées soulevant la question auprès du secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres et du Conseil de sécurité de l’ONU, a précisé M. Petsas.
Cet accord, qui délimite des frontières maritimes entre les deux pays, « ignore la présence des îles grecques dans cette zone maritime, y compris l’île de Crète, et viole leur droit à créer des zones maritimes comme n’importe quel territoire terrestre », écrit l’ambassadrice grecque aux Nations unies, Maria Theofili, dans une lettre au secrétaire général de l’ONU.
« La Turquie et la Libye n’ont ni zones maritimes superposées ni frontières communes et par conséquent, il n’y a aucune base juridique pour conclure légalement un accord de délimitation maritime », peut-on encore lire dans ce courrier daté de lundi. Il a été conclu « de mauvaise foi », selon le porte-parole grec, et demeure « invalide car il n’a pas été approuvé par le Parlement libyen », contrôlé par une faction rivale du gouvernement de Tripoli.
L’accord en question a été signé le 27 novembre à Istanbul par le président turc, Recep Tayyip Erdogan, et Fayez al-Sarraj, chef du Gouvernement libyen d’union nationale (GNA), reconnu par l’ONU. Depuis sa signature, la Grèce condamne vivement cet accord, le qualifiant le 06 décembre de « violation du droit maritime international et des droits souverains de la Grèce et d’autres pays ». Elle a annoncé l’expulsion de l’ambassadeur libyen à Athènes.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a persisté lundi, 09 décembre, en annonçant qu’il envisageait « des activités d’exploration conjointes » avec la Libye au large de Chypre, dans une zone qui recèle d’importants gisements de gaz.
« Avec cet accord, nous avons augmenté au maximum le territoire sur lequel nous avons autorité. Nous pouvons mener des activités d’exploration conjointes », a déclaré M. Erdogan lors d’une interview accordée à la télévision publique TRT.
Le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis estime que l’accord « a déjà entraîné l’isolement diplomatique de la Turquie ». L’accord a été « dénoncé par les États-Unis, l’Union européenne, l’Égypte et Israël », avait-il dit devant le Parlement grec.