Des scientifiques chinois estiment que l’Afrique pourrait tirer parti de l’expérience de la Chine dans la promotion des énergies renouvelables




D’après Liu Jian, scientifique en chef au PNUE et Li Fengting, vice-doyen du Tongji Institute of Environment for Sustainable Development; en Chine, avec la volonté politique, de nombreuses entreprises se sont converties aux renouvelables et à l’efficacité énergétique dans leur production

 

D’après la Banque mondiale, “l’Afrique n’est responsable que de 3,8 % des émissions totales de gaz à effet de serre dans le monde”. Loin derrière la Chine donc, premier consommateur d’énergie au monde et premier émetteur de dioxyde de carbone depuis 2006 (28% des émissions mondiales de CO2 à cette date), dont certains ressortissants estiment néanmoins qu’elle pourrait inspirer le continent africain dans ses efforts de transition énergétique et de lutte contre le réchauffement climatique.

C’est l’avis de quelques scientifiques chinois, recueilli dans un article publié par le site Ecns.cn, le 04 janvier 2018.

“Les entreprises chinoises ont réalisé des gains significatifs au cours de la dernière décennie après la directive de Beijing de mettre en priorité les secteurs verts” […] “Ces entreprises peuvent donc tirer parti de leur expérience et reproduire leurs résultats sur le continent africain”, estime notamment Liu Jian, scientifique en chef au Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE).

Dans son 13e Plan national de développement économique et social (2016 – 2020), le gouvernement chinois appelle à “privilégier des mesures de maîtrise des émissions de GES dans le secteur énergétique et l’industrie, à créer des villes pilotes pour hâter le plafonnement et à faire la démonstration de projets techniques à émission quasi nulles”, illustre Xuedu Lu, Conseiller au Département du développement durable et du changement climatique de la Banque asiatique de développement, dans un entretien accordé aux services de l’OCDE et relayé par Chine Magazine en août 2016.

“La protection de l’environnement est devenue une priorité [en Chine, NDLR]. Plusieurs entreprises ont été contraintes de mettre l’accent sur l’efficacité de leur production, pour conduire au développement durable de la société […] Les programmes de renforcement des capacités peuvent être développés pour bénéficier à la fois aux investisseurs chinois et aux destinataires des investissements sur le continent africain”, suggère pour sa part Li Fengting, vice-doyen du Tongji Institute of Environment for Sustainable Development, basé à Shanghai, dans le sujet réalisé par Ecns.cn.

D’après les données apportées par Xuedu Lu, la Chine s’est fixée plusieurs objectifs pour 2030, entre autres : le plafonnement des émissions de dioxyde de carbone (CO2), la réduction des émissions de CO2 par unité de PIB de 60-65 % par rapport à 2005, l’augmentation de la part des sources non fossiles dans la consommation d’énergie primaire à environ 20 %.

En outre, la Chine compte porter la part des “nouvelles énergies” (énergies renouvelables et nucléaire) à 15% du mix énergétique en 2020 (dont 5% d’énergie nucléaire), et 20% en 2030.

Selon une étude sur le secteur de l’énergie en Chine, réalisée par PMI Group, cabinet d’experts en développement à l’international implanté en Chine, et consulté par Energies Media: en 2015, le charbon était toujours la première source d’énergie en Chine (66% de la consommation), suivi par le pétrole (21%), les énergies renouvelables (8,9%), le gaz naturel (5%) et le nucléaire (1,1% en 2015).

Selon des données disponibles sur le site de l’ambassade de France en Chine, entre 2000 et 2014, la consommation énergétique du géant asiatique a été multipliée par 2,5 passant de 1,5 milliard de tonne équivalent charbon (tec) à 3,8 Mds tec.

Malgré ses ressources (5e producteur mondial de pétrole, 7e producteur mondial de gaz naturel, troisième plus gros producteur d’énergie nucléaire), la Chine est souvent obligée d’importer une partie de ses besoins énergétiques.

Les entreprises chinoises sont par ailleurs des majors dans le développement de certaines énergies renouvelables.

“Dans le domaine de l’éolien et du solaire, des entreprises chinoises figurent dans les premiers rangs mondiaux : en 2015, Goldwind était leader sur le marché des turbines en termes de puissance, tandis que Trina Solar (1er, Chine), Canadian Solar (2ème, Canada), Jinko Solar (3ème, Chine) sont les principales sociétés du secteur des panneaux photovoltaïques”, renseigne l’étude de PMI Group.

En 2014, toujours selon PMI Group, en considérant quelques énergies renouvelables, le pays le plus peuplé du monde (1,388 million d’habitants répartis sur 9,596 millions de km2) a installé 5 GW à partir de nucléaire, 20 GW à partir de l’éolien et 11 GW à partir du solaire.

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