De nombreux facteurs ont longtemps limité les activités d’exploration en Afrique, continent qui possède 8% des réserves mondiales de pétrole brut et 7% des réserves de gaz naturel, soutient un rapport de l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives publié en 2018 et consacré au continent
Les ressources de l’Afrique restent encore “sous exploitées malgré le fait que 30% des ressources mondiales de minerais s’y trouvent”, relève le Secrétariat de l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE), dans un rapport récent consacré à l’Afrique.
“Les activités d’exploration ont été limitées auparavant par un manque d’infrastructures, l’instabilité politique, les conflits, la corruption et des législations contradictoires. La région reste perçue comme un environnement à haut risque pour les investisseurs et en combinaison avec les conséquences de la chute des prix des matières premières après 2010, cela a limité l’accès au financement pour les activités d’exploration et d’extraction sur le continent dans son ensemble”, illustre le document.
Fredrik Reinfeldt, président de l’ITIE, estime par conséquent qu’il s’agit d’un “lieu commun” lorsqu’on affirme que “le continent n’a pas su saisir les opportunités quand elles se sont présentées.
Signe aussi que les choses évoluent, le rapport de l’ITIE indique que “la croissance des activités d’exploration des vingt dernières années a permis de faire passer les réserves de pétrole prouvées de l’Afrique de 75 milliards de barils à 126 milliards de barils, soit une augmentation de 68%.”
En prenant deux principaux hydrocarbures, le rapport souligne que l’Afrique abrite 8% des réserves mondiales de pétrole brut et 7% des réserves mondiales de gaz naturel.
Selon des données de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) consultées par Energies Media, les réserves mondiales prouvées de gaz naturel à fin 2017 étaient estimées à 199 444 milliards de mètres cubes standard; et celles de l’Afrique à 15 065 milliards de m3, soit à peu près 7,56% du total mondial. Côté pétrole brut, les réserves prouvées en Afrique étaient chiffrées à 127,37 milliards de barils au 31 décembre 2017, sur un total mondial de 1 483 milliards de barils.
En 2017, la demande mondiale de pétrole représentait en moyenne à 97,20 millions de barils par jour (Mb/j). Elle a connu une croissance de 2,6% en Afrique, passant de 4,10 millions de barils par jour en 2016 à 4,20 Mb/j en 2017.
La demande mondiale de gaz naturel s’établissait à 3714,43 milliards de m3 standard à fin décembre; la demande en Afrique représentant environ 3,73% de la demande mondiale, soit 138,33 milliards de m3.
Pour augmenter les revenus des pays producteurs, pour l’ITIE, “il est important de disposer de données fiables sur les volumes que produisent les entreprises pétrolières, gazières et minières afin de calculer précisément les impôts et les redevances au titre de la production”
L’Initiative pour la transparence des industries extractive oeuvre à la bonne gouvernance des ressources pétrolières, gazières et minières.
Actuellement, l’ITIE compte 51 membres, dont 24 en Afrique : Burkina Faso, Cameroun, République centrafricaine, Tchad, Côte d’Ivoire, République démocratique du Congo, Éthiopie, Ghana, Guinée, Liberia, Madagascar, Malawi, Mali, Mauritanie, Mozambique, Nigeria, Congo, Sao Tomé-et-Principe, Sénégal, Seychelles, Sierra Leone, Tanzanie, Togo, Zambie.