Maroc : la liste des neuf compagnies sanctionnées pour entente sur les prix du carburant




Les neuf compagnies, dont TotalEnergies, Vivo Energy Maroc et Ola Energy Maroc, vont payer collectivement une amende d’un montant total de plus de 1,84 milliards de dirhams

 

Neuf sociétés pétrolières devront payer l’équivalent de plus de 165 millions d’euros d’amende pour pratiques anticoncurrentielles sur le marché de la distribution d’hydrocarbures au Maroc, selon un communiqué officiel publié le 23 novembre.

La liste « comprend Afriquia SDMC, TotalEnergies Maroc, Vivo Energy Maroc (Shell), Winxo, Ola Energy Maroc, Petrom, Petromin Oils, Ziz, Somap. Elles ont toutes signé un accord transactionnel avec le Conseil de la Concurrence, et chacune va devoir payer sa quote-part », a confié une source au sein de l’Autorité de la concurrence au média le360.ma.

L’institution présidée par Ahmed Rahhou n’a pas dévoilé la répartition du montant global de l’amende entre les neuf sociétés ciblées par l’enquête (en plus du GPM). « Le Conseil de la concurrence a préféré rester sur une appréciation sectorielle globale, laissant la liberté aux sociétés de communiquer comme elles l’entendent. La répartition du montant à payer n’a pas de réelle importance », estime la même source. On n’en saura pas davantage sur le ou les critères retenus dans la détermination du montant individuel de l’amende, « fixé à l’issue d’une négociation avec les sociétés concernées », indique-t-on du côté du Conseil.

En 2020, l’autorité de la concurrence avait conclu à une entente entre trois sociétés pétrolières dominant le marché marocain – le géant français Total, Afriquia et Vivo Energy, distributeur exclusif de Shell au Maroc – et les avait sanctionnées financièrement, ce qui n’avait jamais été suivi d’effet.

Après le début des opérations militaires de la Russie en Ukraine en février 2022 qui a fait flamber les prix pétroliers, l’affaire a pris une tournure plus politique puisque Afriquia, le leader du marché des hydrocarbures au Maroc, est propriété de l’actuel chef du gouvernement (arrivé au pouvoir en 2021) et homme d’affaires Aziz Akhannouch.

Dépourvu d’hydrocarbures, le Maroc importe la totalité de ses besoins en produits pétroliers. Après avoir longtemps subventionné les carburants, le pays a libéralisé le secteur en 2015, laissant aux importateurs le soin de fixer librement le prix des carburants à la pompe.

Depuis, les importateurs de carburants ont considérablement augmenté leurs marges. Et surtout, les prix sont restés quasiment inchangés d’une station à une autre, nourrissant critiques et soupçons d’entente sur les prix.

En 2018, un rapport présenté en commission parlementaire avait suscité la polémique concernant les marges à la pompe – entre 1,2 et 1,5 milliard d’euros de surgain depuis 2015 selon les estimations.

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