L’Agence française de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) a publié, le 28 septembre, un avis présentant les gains de Linky pour les consommateurs, dont la transparence dans la facturation, une meilleure gestion du réseau
Les compteurs communicants Linky « présentent de réels bénéfices pour le consommateur, la collectivité et la transition énergétique », explique l’Agence française de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) dans un avis publié le 28 septembre.
À mi-2018, près de 12 millions de compteurs Linky avaient déjà été installés en France sur les 35 millions qui doivent être déployés jusqu’en 2021. Au niveau mondial, l’Ademe fait état d’environ 700 millions de compteurs communicants électriques en fonctionnement à fin 2017.
Des avantages pour le gestionnaire de réseau et le consommateur
Parmi les avantages des compteurs Linky, le gestionnaire de réseau Enedis rappelle souvent que ceux-ci permettent une facturation des consommations réelles et non sur la base d’une estimation nécessitant une régularisation ultérieure (et le déplacement d’un technicien) comme avec les anciens compteurs.
Avec Linky, les données de consommation du logement automatiquement transmises aux gestionnaires des réseaux de distribution (Enedis et ELD en France) de façon quotidienne. Les fournisseurs d’électricité n’auront pour leur part accès par défaut qu’à « une donnée mensuelle pour la facturation » et devront recevoir « un consentement clair et éclairé » des consommateurs pour accéder à des données plus précises.
Les ménages pourront quant à eux consulter sur un espace en ligne (proposé par les gestionnaires de réseaux) leurs données de consommation qui seront restituées quotidiennement, rappelle l’Ademe.
Factures d’électricité : jusqu’à 10% d’économies ?
Dans son avis, l’Ademe se réfère à des études montrant qu’une meilleure information des ménages sur leur consommation constitue « une opportunité pour […] comprendre et potentiellement agir », menant in fine à une réduction de leurs factures d’électricité. Selon les estimations relayées par l’agence, les économies d’énergie pourraient s’élever « de quelques pourcents jusqu’à 10% pour les plus gros consommateurs », tout en rappelant que ces économies dépendent « fortement » des conditions d’accompagnement.
Le compteur Linky ne consomme lui-même « pas plus d’énergie que ses prédécesseurs » (de l’ordre de 1 W de puissance appelée) mais les infrastructures nécessaires pour le faire fonctionner et les flux de données qu’il génère pourraient peser annuellement « de l’ordre de 0,8 TWh en 2020 et 1 TWh en 2030 » en France métropolitaine selon les estimations de RTE (à comparer avec la consommation d’électricité de l’hexagone qui a atteint 482 TWh en 2017). L’Ademe assure que « les économies d’électricité que devraient permettre le compteur sont supérieures à cette consommation ».
Un intérêt pour l’autoconsommation et la recharge de voitures électriques
L’Ademe rappelle par ailleurs que l’intégration sur le réseau d’une part croissante de production électrique renouvelable par les particuliers (à commencer par l’autoconsommation photovoltaïque) sera facilitée avec Linky, « un même compteur électrique pouvant comptabiliser la consommation et la production sur un même site ».
Le développement des véhicules électriques, susceptible d’entraîner de gros appels de puissance sur le réseau lors des périodes de recharge, pourrait par ailleurs être mieux géré par Enedis avec Linky selon l’Ademe. Une recharge automatisée « aux heures de forte production solaire » et hors des pics de consommation sur le réseau pourrait notamment être programmée pour les ménages volontaires.