L’Egypte veut reprendre les discussions avec l’Ethiopie autour du GERD




L’Égypte est intéressée à reprendre les négociations sur le barrage de la Renaissance dès que possible, dans le but d’accélérer la résolution des points litigieux », a déclaré le Premier ministre Moustafa Madbouli le 25 janvier

 

L’Égypte a exprimé, mardi 25 janvier, son intérêt à reprendre dès que possible les négociations sur le Grand barrage de la Renaissance éthiopienne (GERD), afin de résoudre les désaccords et de parvenir à un accord juste et équitable.

C’est ce qui ressort du communiqué y relatif, partagé par le Premier ministre Moustafa Madbouli (photo) sur la page Facebook officielle du gouvernement égyptien.

L’Egypte « souffre de pénurie d’eau et dépend principalement du fleuve du Nil, qui est la principale source du Nil Bleu (sur lequel est construit le barrage de la Renaissance) », a-t-il affirmé.

« L’Égypte tient à parvenir à un accord de remplissage et d’exploitation juridiquement contraignant qui établit un équilibre entre l’obtention par l’Éthiopie du maximum d’avantages possibles dans le domaine de la production d’électricité et le développement durable, en échange de l’absence de préjudice pour les pays en aval (l’Égypte et le Soudan ), » a-t-il ajouté.

Il s’agit d’un enjeu de « stabilité régionale », selon le communiqué de Moustafa Madbouli.

Les négociations autour du GERD sont suspendues depuis quelques mois en raison des crises internes en Ethiopie. La position régulièrement défendue par Addis-Abeba est que le barrage ne vise pas à nuire aux intérêts des États en aval du Nil (Égypte et Soudan) et qu’il est important pour soutenir les efforts de développement en Éthiopie. Le Caire et Khartoum craignent de leur côté que cela ne nuise à leurs installations d’eau et leurs quotas annuels d’eau du Nil.

A la mi-septembre, le Conseil de sécurité de l’ONU avait adopté à l’unanimité une déclaration présidentielle (15 pays) qui « encourage l’Égypte, l’Éthiopie et le Soudan à reprendre les négociations à l’invitation du président de l’Union africaine pour finaliser le texte d’un accord contraignant et acceptable sur le remplissage et l’exploitation du barrage dans un délai raisonnable. »

L’Égypte demande généralement à l’Éthiopie une coordination technique et juridique pour le remplissage et l’exploitation de son barrage de manière à garantir le débit continu de sa part annuelle d’eau du Nil (55,5 milliards de mètres cubes) et l’obtention de données sur l’eau, en particulier en période de sécheresse, pour prévenir les crises.

Le GERD a une contenance totale de 74 milliards de m3 d’eau. Le 19 juillet 2021, Addis-Abeba avait annoncé avoir effectué le deuxième remplissage du réservoir, après un premier remplissage en juillet 2020.

Le barrage est en construction depuis 2011 dans le nord-ouest de l’Ethiopie, près de la frontière avec le Soudan, sur le Nil bleu qui rejoint le Nil blanc à Khartoum pour former le Nil. Il doit pouvoir assurer à terme à l’Ethiopie production d’électricité de 5 000 mégawatts (contre 6 500 MW comme envisagé au lancement du projet).

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