Pour l’Egypte, les pays susceptibles d’être touchés par les projets de petits et moyens barrages de l’Ethiopie, notamment les pays situés en aval du Nil, doivent être consultés
L’Egypte a vivement critiqué le 31 mai les déclarations du Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed, qui a annoncé la veille que l’Ethiopie comptait construire plus de 100 petits et moyens barrages dans différents Etats du pays au cours du prochain exercice budgétaire.
Dans un communiqué, le ministère égyptien des Affaires étrangères a indiqué que les déclarations du PM éthiopien reflétaient la mauvaise foi de l’Ethiopie sur les questions liées au Nil et aux autres fleuves internationaux qu’elle partage avec ses voisins.
« L’Egypte a toujours reconnu le droit de tous les pays du bassin du Nil à lancer des projets hydrauliques et à exploiter les ressources du Nil pour assurer leur développement (…). Mais ces projets et installations doivent être mis en place après coordination, consultation et accord avec le ou les pays susceptibles d’être touchés, notamment les pays situés en aval », a relevé le communiqué.
L’Egypte et le Soudan ont récemment exprimé leur préoccupation quant à la décision de l’Ethiopie de procéder unilatéralement à la deuxième phase du remplissage du Grand barrage de la Renaissance éthiopienne (GERD) un peu plus tard cette année.
C’est en 2011 que l’Ethiopie, pays situé en amont du Nil, a commencé à construire le GERD. L’Egypte craint cependant que ce barrage n’affecte les 55,5 milliards de mètres cubes d’eau qu’elle reçoit chaque année du Nil et le Soudan a récemment soulevé des préoccupations similaires.
Au cours des dernières années, toutes les discussions tripartites organisées sur les règles de remplissage et de fonctionnement du GERD se sont avérées infructueuses, y compris celles parrainées par les Etats-Unis et l’Union africaine.
Avec une capacité de production d’électricité annoncée de près de 6 500 mégawatts, le GERD pourrait devenir le plus grand barrage hydroélectrique d’Afrique.