Différend du pipeline Tchad – Cameroun: incident “définitivement clos” (officiel tchadien)




Déclaration faite par le secrétaire général de la présidence de la République du Tchad, Gali Ngothé Gatta, à l’issue d’une audience avec le chef de l’Etat camerounais Paul Biya le 19 juin à Yaoundé

 

Les tractations, qui ont suivi le rappel de l’ambassadeur du Tchad au Cameroun le 20 avril après l’annonce par Savannah Energy de la vente d’une partie de ses actions dans COTCO à la Société nationale des hydrocarbures du Cameroun (SNH), donnent satisfaction au Tchad. 

Reçu en audience à Yaoundé lundi 19 juin par le président de la République du Cameroun, le secrétaire général de la présidence de la République du Tchad, Gali Ngothé Gatta (photo, g), a salué la résolution diplomatique de ce différend, affirmant que l’incident était “définitivement clos”. Déclaration faite à la presse, à l’issue de l’audience.

L’audience entre Gali Ngothé Gatta et le chef de l’Etat camerounais survient après l’annonce, le 07 juin, du ministère des Affaires étrangères du Tchad sur le retour de l’ambassadeur Djidda Moussa Outman au Cameroun; et la décision du conseil d’administration de la Société nationale des hydrocarbures du Cameroun le 13 juin autour du “gel de la transaction conclue le 19 avril 2023 entre la SNH et la société Savannah Energy”

Rétrospective

Le Projet de développement Tchad/Cameroun, achevé en 2003, comprend des champs pétroliers en production dans le bassin de Doba (sud du Tchad) et le pipeline permettant d’acheminer le brut vers le terminal maritime de Komé-Kribi 1 (Sud-Cameroun) pour exportation vers les marchés internationaux.

Le pipeline Tchad-Cameroun est exploité côté camerounais par COTCO et côté tchadien par Tchad Oil Transportation Company (TOTCO). 

Les sociétés réunies dans le consortium, au début de l’exploitation du Projet de développement Tchad/Cameroun, ont progressivement vendu leurs parts, d’abord Chevron au Tchad en 2014 (25%), puis Petronas (40%) et enfin Esso – filiale d’ExxonMobil – à Savannah Energy en décembre 2022.

Au regard de ces transactions, la SNH, qui détenait une participation initiale de 8,50% dans COTCO – qui gère le transport du pétrole brut tchadien côté camerounais –  voulait relever ses parts en négociant avec Savannah Energy. Problème: le Tchad a contesté la transaction entre Esso et Savannah Energy et décidé de nationaliser les actifs d’Esso à son profit. Dans la situation actuelle, le Tchad, qui détenait une participation initiale de 5,00% dans COTCO, est parti pour détenir au moins 53% dans cette société de droit camerounais. La SNH souhaitait une situation équilibrée et en accord avec des engagements du Tchad auprès de la Cemac, qui, par une décision du 05 mai 2023, a validé le rachat des actifs de Petronas par le Tchad. 

D’après la SNH, pour le rachat des parts de Petronas, le Tchad s’était engagé auprès de la Cemac à rétrocéder à la Société nationale des hydrocarbures du Cameroun une partie des actions de COTCO. Les chiffres relevés dans un courrier de la SNH en date du 02 juin auraient ainsi permis de noter une participation de 35,17% pour le Cameroun et 33,77% pour le Tchad dans COTCO.

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