Cameroun: incertitudes sur le projet d’exploitation de gaz naturel à Etinde




La compagnie NewAge, qui avait signé une convention gazière de 25 ans avec le gouvernement et qui prévoyait une plateforme flottante de liquéfaction de gaz sur le site, n’est plus impliquée depuis la vente de ses actifs à Perenco après des découvertes décevantes. Le gouvernement dans l’attente du sort que Perenco donnera au projet et à la convention gazière

 

Le gouvernement camerounais n’a pas actuellement de visibilité sur le développement effectif du projet gazier Etinde, suivant les explications données à l’Assemblée nationale le 16 juin 2023 par le ministre de l’Eau et de l’Energie (Minee), Gaston Eloundou Essomba. 

NewAge CMLNG S.A., filiale de la firme britannique NewAge, et l’Etat du Cameroun, avaient signé une convention gazière de 25 ans le 08 juin 2018, convention dans le cadre de laquelle NewAge prévoyait d’installer une plateforme flottante de liquéfaction de gaz naturel (Floating liquefied natural gas en anglais, FLNG) sur le champ Etinde. Seulement, d’après le Minee, après trois puits forés entre 2018 et 2021, la société a jugé qu’il n’était pas rentable d’installer cette plateforme vu les faibles quantités de gaz découvertes (1 TCF soit environ 28,3 milliards de m3) malgré les quantités de condensats (3,1 TCF soit environ 87,8 milliards de m3). 

En juin 2022, NewAge a signé un accord pour céder ses parts dans le projet (37,5%) à la société franco-britannique Perenco et à la Société nationale des hydrocarbures du Cameroun (SNH). L’opération donnerait à Perenco le statut d’opérateur dans la coentreprise avec le russe Lukoil (37,5%) et l’entreprise britannique Bowleven (25%). 

D’après les explications données par le Minee à l’assemblée nationale, la transaction est en cours et c’est à la fin de cette transaction que le gouvernement saura le sort que Perenco et la SNH réservent à ce projet ainsi que la convention gazière signée en 2018. 

Etinde, localisé dans le Sud-Ouest, est situé dans le bassin sédimentaire du Rio del Rey et occupe une superficie de 460,5 km2. 

La phase initiale de développement des réserves gazières de ce champ prévoyait une centrale de traitement de gaz à terre, des infrastructures de stockage et de transport reliées à une plateforme de têtes de puits, ainsi que des gazoducs associés. La mise en production du champ était envisagée à partir d’une unité flottante de liquéfaction de gaz naturel.

L’opérateur NewAge garantissait au gouvernement camerounais “un minimum” de taxes et d’impôts directs de 2,4 milliards de dollars US pendant 20 ans d’exploitation; 03 millions de dollars US pour la réalisation de projets de développement dans la zone du projet; 350 à 400 emplois directs et 3000 emplois indirects dans le secteur aval. Le coût global du projet était alors évalué à 2,5 milliards de dollars. 

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