Cameroun/Lom Pangar: les premiers villages à électrifier à l’Est pourraient l’être vers mars-avril 2024 (EDC)




Le directeur général de Electricity Development Corporation projette la fin des opérations d’électrification des 150 villages (qui seront desservis en énergie par l’usine de pied de Lom Pangar) vers “septembre-octobre” 2024

 

L’électrification de 150 villages de la région de l’Est et leur approvisionnement en électricité à partir de l’usine de pied de Lom Pangar (30 MW) pourrait démarrer en mars-avril 2024 et être achevée en octobre, selon les prévisions du directeur général d’Electricity Development Corporation (EDC). 

“Actuellement, le projet d’électrification de 150 villages est très avancé. Deux entreprises, tunisienne et marocaine, ont gagné les marchés. Au niveau des approvisionnements, les poteaux métalliques sont déjà en cours d’implantation, notamment sur la ligne Messamena à partir d’Abong Mbang. Les appareils du style transformateurs, disjoncteurs, sont déjà livrés et nous avons un calendrier de mise en réseau de ces villages. On pense que les premiers pourraient être électrifiés à partir de mars-avril et tout solder vers septembre-octobre”, a déclaré Théodore Nsangou, dans une interview diffusée dans la presse publique camerounaise le 11 janvier. 

Les lignes de distribution moyenne et basse tension (MT/BT) à construire dans le cadre de ce projet couvrent 150 localités réparties à travers plusieurs axes : Bertoua – Deng Deng, Bertoua – Yangamo, Belabo – Goyoum, Abong Mbang – Lomié, Abong Mbang – Messaména, Batouri – Ngoura, Batouri – Mbang, bretelle de Kanyol, Batouri – Gari Gombo, Ngoura – Ndanko, Dem – Ketté.

Le projet a connu un retard. En 2018, les pouvoirs publics annonçaient la mise en service de la centrale hydroélectrique de Lom Pangar en 2021. Les premiers mégawatts ont été injectés dans le réseau en 2023

Sur les quatre turbines de 7,5 MW devant équiper l’usine, trois sont en service, explique le DG de l’entreprise publique EDC. “Trois groupes de Lom Pangar sont déjà opérationnels et permettent de couvrir la totalité de la demande de la région de l’Est. C’est-à-dire Bertoua, Batouri, Abong-Mbang et tout ce qui suit. Le 4e groupe servira d’appoint pour permettre de couvrir les grands comptes” dont les industries forestières, souligne Théodore Nsangou. 

Le directeur général d’EDC indique toutefois que certaines localités à l’Est ne sont pas couvertes par l’usine hydroélectrique. “Nous travaillons actuellement, sur financements de la Banque mondiale, sur ce que nous appelons le solaire flottant, c’est-à-dire le couplage de l’hydroélectricité à partir de l’usine de pied, et le solaire grâce à des panneaux à installer dans la retenue de Lom Pangar. Tout ceci permettra de booster complètement l’économie de la région de l’Est, y compris les zones comme Bétaré Oya qui ne pourront pas être couvertes par l’usine”, explique-t-il. 

Dans les grandes villes de l’Est comme Bertoua, Batouri, Abong-Mbang, la demande est respectivement estimée à 10 MW, 2 MW et 2 MW, soit une demande totale de 14 MW voire 18 MW “en pointe”. 

“Quand nous faisons une projection sur l’évolution de la demande, on est conscient que dans les cinq années à venir, cette usine offrira sa pleine capacité et sera suffisante pour couvrir l’ensemble de la région, tant les ménages que les unités de production”, relève le DG d’EDC. 

Avant Lom Pangar, l’Est, plus grande région du Cameroun de par sa superficie (109 002 km2), était alimentée en électricité depuis l’indépendance du pays avec des centrales thermiques isolées, malgré une dynamique activité industrielle (forêts, mines).

Le site de l’usine de pied de Lom Pangar est situé à environ 120 km au nord de la ville de Bertoua (chef-lieu de la région de l’Est), non loin du village Deng-Deng, dans le département du Lom-et-Djérem.

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