La Fondation Konrad Adenauer a organisé une table ronde sur le sujet le 23 août à Yaoundé. L’activité, qui se fait de manière informelle, attend d’être légalisée et encadrée
La Fondation Konrad Adenauer (KAS), organisme public allemand, a organisé mercredi 23 août à Yaoundé, une table ronde sur les enjeux de la production de biocarburants au Cameroun.
Sans reconnaissance légale, l’activité existerait pourtant déjà bel et bien dans certaines localités du pays d’après les résultats d’une étude conduite en 2014 au ministère de l’Eau et de l’Energie (Minee).
D’après cette étude, le Cameroun produirait déjà du biocarburant au Nord Ouest, dans le Littoral et dans les régions septentrionales; à partir de stocks de manioc, sorgho et graines de jatropha, transformés en bioéthanol et biodiesel, finissant dans des réservoirs de voitures.
Après l’étude, un cadre institutionnel et juridique a été élaboré et se trouverait actuellement en examen, “en haut lieu”.
La faible occupation de sol agricole au Cameroun (environ 21%) donne des possibilités pour l’extension de la production.
Conscient des besoins alimentaires des populations et des questions éthiques autour des biocarburants, le Dr Jean Marcial Bell – l’un des participants à la table ronde – a néanmoins invité les participants à avoir un regard froid sur “l’enjeu mondial” qu’ils représentent, au regard de l’attrait des firmes internationales pour les terres africaines. “A priori, ils investissent dans l’agroalimentaire mais au fond, c’est du biocarburant”, a-t-il affirmé.
La rencontre du 23 août était présidée par le directeur du Programme sur la politique climatique et la sécurité énergétique en Afrique centrale de la KAS, Oliver C. Ruppel, dont la mission est de sensibiliser les acteurs politiques et les collectivités régionales sur les thèmes de la sécurité énergétique et du changement climatique.
