Cameroun: la subvention des carburants à la pompe a coûté à l’Etat environ 312 millions d’euros en 2019




Le ministre de l’Energie estime que cette situation ne permet pas de baisser le coût des produits pétroliers au Cameroun dans un contexte actuel marqué par la baisse des cours du pétrole brut à l’international, craignant d’avoir à subventionner de nouveau en cas de remontée des cours au-delà de 40 dollars le baril

 

 

La subvention de l’Etat camerounais à la consommation des carburants en 2019, où les cours du baril de Brent étaient plus élevés qu’actuellement, s’est élevée à 205 milliards de F CFA (environ 312 millions d’euros), selon les chiffres présentés par le ministre de l’Eau et de l’Energie, Gaston Eloundou Essomba, dans la presse publique le 01er juin dernier. 

En ce qui concerne les produits pétroliers et craignant des tensions sociales, le gouvernement camerounais a choisi d’administrer les prix à la pompe à travers une structure des prix gérée par la Caisse de stabilisation des prix des hydrocarbures (CSPH). L’institution subventionne actuellement uniquement le gaz domestique, le cas des autres produits étant dévolu au ministère des Finances.

La structure des prix établie par la CSPH fixe des prix recommandés de chaque carburant en gros et en détail jusqu’à l’arrivée dans les stations-service. La CSPH fonctionne avec les systèmes des moins-values et des plus-values. Si l’importation d‘un produit est élevé une fois rendu dans les stations-service par rapport au prix recommandé par le gouvernement, alors le manque à gagner pour l’importateur en lui recommandant des prix lui est compensé. Ce sont les moins-values. Dans le cadre des plus-values, si le prix est plus bas que le prix réel dans les stations-service, cette plus-value constitue les réserves de l’Etat. Mais quand les cours remontent considérablement sur le marché international, l’Etat sort de l’argent pour permettre au système de tenir.

“Il faut noter que les simulations faites avec la CSPH montrent clairement qu’en deçà de 40 dollars le prix du Baril du Brent, l’Etat n’enregistre pas de manques à gagner mais plutôt des plus-values pour les importateurs. Ces plus-values permettent à l’Etat de payer les arriérés des manques à gagner dus auxdits importateurs […] Vous avez pu constater que même lorsque les cours évoluent à la hausse, les prix à la pompe dans notre pays sont restés fixes”, a souligné Gaston Eloundou Essomba.

“Les cours à l’international étant extrêmement volatiles, il serait difficile pour l’Etat de procéder à une baisse des prix à la pompe de manière hâtive. En la matière, la prudence est de mise”. Au-delà de 40 dollars, “l’Etat sera obligé d’apporter un soutien aux prix à la pompe afin que ceux-ci restent stables”, a-t-il assuré.


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Les cours du pétrole ont atteint leur plus bas niveau depuis janvier 2016 en mars, oscillant entre 20-30 dollars. La dégringolade a été liée à la baisse de la demande en Chine et dans plusieurs autres pays à cause de la pandémie de coronavirus et des mesures prises par les Etats pour y faire face.

Actuellement, les prix ont tendance à remonter, avec le déconfinement progressif observé dans plusieurs pays. Vendredi 05 juin, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août clôturait à 42,30 dollars et celui de WTI américain pour livraison en juillet à 39,55 dollars.

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